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Pour l'amour de Finette par Remo Forlani

Présentation Fnac : "Le jour où les Allemands entrent dans Paris, Adrienne, jeune et rieuse bonne à tout faire, se retrouve seule, absolument seule, dans le passage Sainte-Delphine (Paris XIE). Elle est sur le point de succomber à l'angoisse lorsqu'elle découvre une adorable petite chatte de gouttière aussi perdue qu'elle...Par amour pour Finette, Adrienne deviendra une Madame Noé. Durant toute l'Occupation, son seul souci sera de sauver le plus grand nombre d'animaux possible. Les plus cocasses et les plus insolites quadrupèdes passeront dans son giron, traînant à leurs trousses de bien curieux humains..."

Commentaire après lecture 

Avant cet ouvrage, du même auteur, j'avais lu "Gouttière" et pas été séduite, trop de clichés, trop de trop. De plus, j'ai lu beaucoup de livres sur la 2e guerre mondiale, trop parfois me dis-je, d'autant que le contexte actuel confère un goût amer à toutes ces lectures. Et pourtant gros coup de coeur pour "Pour l'amour de Finette".

Malgré certains passages difficiles, il m'a vraiment été difficile de le poser et je l'ai lu avec grand plaisir, certainement pas toujours détendue, mais il fera partie de mes références pour la seconde guerre mondiale et même pour l'amour des animaux.

Le style est à la fois simple et suffisant. Le rythme est parfaitement mené, l'alternance de scènes tendres et difficiles et l'accélération progressive du récit sont judicieusement choisies. 

On y découvre donc l'histoire de la 2e guerre mondiale mais écrit d'un point de vue particulier puisque Adrienne est bonne à Paris lorsque la guerre se déclenche. C'est à ce moment qu'elle découvre Finette, un amour de chaton qui va changer toute sa vie. Cette rencontre annonce le point de vue choisi pour voir cette guerre : celle d'une amoureuse de chats qui va devoir nourrir sa compagne envers et contre tout, celle d'une amoureuse des animaux, ce qui va l'amener à se dépasser. Dès le début, de petites scènes nous permettent de comprendre comment la collaboration a pu se mettre en place, un rappel du Pétain héroïque de 1914/18 et de la propagande média... Si tant de gens ont cru en Pétain, c'est aussi parce que dès le début la communication presse était maîtrisée. Dans ce récit, on parle quête de nourriture. On parle d'ambivalence : survivre donc ne pas trop se poser de questions et rejeter la présence allemande, on y parle de choix. On y parle de circonstances qui peuvent changer une vie. On y parle aussi de ce qu'ont dû endurer les animaux dans cette guerre, ce dont personne ou presque ne parle jamais. On y parle des humains pour qui leurs animaux sont tout ce qui leur reste, des tortures surtout sur les animaux, des collaborations et des résistances. Il y a un peu de grandiloquence caricaturale encore, mais ici, ça passe très bien et cette femme qui se dresse pour la justice et la vie, et bien elle fait du bien ! Et la petite Finette, on se met à l'aimer comme si elle était près de nous. Il y a des méchants, ils sont souvent punis ou en tout cas pas assez centraux pour "faire peur". C'est vraiment bien ficelé pour aborder la 2e guerre mondiale sous un nouvel angle (mais pas seulement la 2e guerre d'ailleurs, la responsabilité face à un animal et plus encore).


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