Lorsqu'on débute l'instruction en famille, on ne sait pas toujours
jusqu'à quel moment notre enfant restera sans école. De plus, parfois le
passage à l'IEF est précoce, parfois tardif.
En tout cas, on s'interroge régulièrement : pourra-t-il obtenir le bac sans école?
Aujourd'hui je vous propose de découvrir les résultats de 25 jeunes qui ont grandi plus ou moins longtemps sans école, certains ont été scolarisés pour cette préparation, d'autres non (un appel avait été lancé sur plusieurs groupes sans école afin d'obtenir ces données).
En tout cas, on s'interroge régulièrement : pourra-t-il obtenir le bac sans école?
Aujourd'hui je vous propose de découvrir les résultats de 25 jeunes qui ont grandi plus ou moins longtemps sans école, certains ont été scolarisés pour cette préparation, d'autres non (un appel avait été lancé sur plusieurs groupes sans école afin d'obtenir ces données).
80 % de réussite pour ce panel
20 candidats sur 25 ont obtenu le bac donc 80 % de réussite, vous
verrez cependant que ce pourcentage est plus élevé si on tient compte
de l'implication des jeunes, des souffrances scolaires passées et/ou que les codes scolaires sont suffisamment connus au moment de la présentation à l'examen, au moins
pour les bacs généraux (cf. bilan). ☺
Quelques précisions : Instruction en famille (apprentissages dirigés ou semi-dirigés par les parents)- Unschooling (pas d'apprentissages imposés) - CPC : cours par correspondance.
Sur les 5 candidats ayant échoué, 4 ont été déscolarisés tardivement :
- Ecole, collège, 3 ans de CPC
- Ecole jusqu'au lycée, 2 ans de CPC
- Ecole, collège, 3 ans Instruction en famille
Quelques précisions : Instruction en famille (apprentissages dirigés ou semi-dirigés par les parents)- Unschooling (pas d'apprentissages imposés) - CPC : cours par correspondance.
Sur les 5 candidats ayant échoué, 4 ont été déscolarisés tardivement :
- Ecole, collège, 3 ans de CPC
- Ecole jusqu'au lycée, 2 ans de CPC
- Ecole, collège, 3 ans Instruction en famille
- Ecole jusqu'au lycée, 2 ans d'Instruction en famille
Or, une déscolarisation tardive se produit souvent en raison de souffrances scolaires...
La 5e jeune fille qui a échoué était une candidate unscho peu motivée, ce qui semble ressortir de ses propos est qu'elle y est allée par curiosité.
Sur 17 candidats non inscrits dans un établissement physique, au moins 2 ont présenté un bac ES; 6, un bac L et 5, un bac S. Une candidate a opté pour un bac technologique et j'ignore quel bac général ont présenté les trois autres candidats.
13 candidats sur 25 ont décroché une mention dont 5 mentions Bien et 5 mentions Très bien.
Or, une déscolarisation tardive se produit souvent en raison de souffrances scolaires...
La 5e jeune fille qui a échoué était une candidate unscho peu motivée, ce qui semble ressortir de ses propos est qu'elle y est allée par curiosité.
Sur 17 candidats non inscrits dans un établissement physique, au moins 2 ont présenté un bac ES; 6, un bac L et 5, un bac S. Une candidate a opté pour un bac technologique et j'ignore quel bac général ont présenté les trois autres candidats.
13 candidats sur 25 ont décroché une mention dont 5 mentions Bien et 5 mentions Très bien.
Raisons avancées pour ce passage
- un objectif précis où le bac est nécessaire
- "pour voir"
- par défi
- "pour avoir la paix" ou "pour montrer l'instruction véritable"
Sur 25 candidats, 8 étaient scolarisés et avaient connu auparavant une période sans école: 100% de réussite
A. : Instruction en famille jusqu'au milieu du collège- Collège, lycée- Bac général
A. : Ecole- Unschooling de 6 à 11 ans- Collège, lycée - Bac général mention bien
L. : Instruction en famille, puis cours PI- Une année au lycée- Bac général mention très bien
M : Unschooling jusqu'à 10 ans- Collège, lycée- Bac général mention très bien
P. : Instruction en famille du CM1 à la 4e incluse- Collège, lycée : Bac général mention bien
S. : Unschooling- Puis 3 ans au lycée - Bac général
S. : Unschooling jusqu'à 18 ans- 2 ans au lycée - Bac technologique mention bien
W : Ecole- Ecole à la maison pendant 3 ans- Collège, lycée- Bac général mention assez bien
A. : Ecole- Unschooling de 6 à 11 ans- Collège, lycée - Bac général mention bien
L. : Instruction en famille, puis cours PI- Une année au lycée- Bac général mention très bien
M : Unschooling jusqu'à 10 ans- Collège, lycée- Bac général mention très bien
P. : Instruction en famille du CM1 à la 4e incluse- Collège, lycée : Bac général mention bien
S. : Unschooling- Puis 3 ans au lycée - Bac général
S. : Unschooling jusqu'à 18 ans- 2 ans au lycée - Bac technologique mention bien
W : Ecole- Ecole à la maison pendant 3 ans- Collège, lycée- Bac général mention assez bien
6 candidats avec cours par correspondance (CPC) au moment du bac : 67% de réussite
D. : Ecole jusqu'au lycée - 3 ans de CPC- Echec au bac général
E. : Jamais scolarisée. CPC - Bac mention très bien
H. : Unschooling - collège depuis la 5e- puis lycée- CNED 1 an- Bac général mention très bien
J. : Ecole- 2 ans unschooling - Cours du CNED - Bac général
S. : Ecole, collège, lycée- Intenses souffrances scolaires- 2 ans de CPC- Echec au bac général
P. : Ecole à la maison - Cours par correspondance collège et lycée- Bac général mention très bien
E. : Jamais scolarisée. CPC - Bac mention très bien
H. : Unschooling - collège depuis la 5e- puis lycée- CNED 1 an- Bac général mention très bien
J. : Ecole- 2 ans unschooling - Cours du CNED - Bac général
S. : Ecole, collège, lycée- Intenses souffrances scolaires- 2 ans de CPC- Echec au bac général
P. : Ecole à la maison - Cours par correspondance collège et lycée- Bac général mention très bien
6 candidats instruits en famille (apprentissages dirigés ou semi-dirigés par les parents) au moment du bac : 67 % de réussite
A. : Instruction en famille- Bac général
A. : Ecole jusqu'au niveau lycée - Instruction en famille- Echec bac général
E. : Instruction en famille- Bac général
G : Ecole jusqu'à la 5e- CPC -Instruction en famille depuis 2 ans- Echec au bac général
M. : Instruction en famille jusqu'au CE2- 3 ans de collège -Instruction en famille- Bac mention assez bien
S. : Ecole - Instruction en famille pendant 10 ans- Bac général
A. : Ecole jusqu'au niveau lycée - Instruction en famille- Echec bac général
E. : Instruction en famille- Bac général
G : Ecole jusqu'à la 5e- CPC -Instruction en famille depuis 2 ans- Echec au bac général
M. : Instruction en famille jusqu'au CE2- 3 ans de collège -Instruction en famille- Bac mention assez bien
S. : Ecole - Instruction en famille pendant 10 ans- Bac général
5 candidats unschoolers (aucun apprentissage imposé) au moment du bac : 80 % de réussite
A. : Unschooling depuis la maternelle - Bac général mention assez bien
A. : Unschooling depuis toujours- Echec bac général
L : Une année au CP- Unschooling - Bac général mention bien (article ici)
L. : Unschooling depuis le CE1- Bac général
S. : Ecole au CP- Unschooling -Bac techno mention bien
A. : Unschooling depuis toujours- Echec bac général
L : Une année au CP- Unschooling - Bac général mention bien (article ici)
L. : Unschooling depuis le CE1- Bac général
S. : Ecole au CP- Unschooling -Bac techno mention bien
Bilan
Le bac est rarement une fin en soi. Il est une étape dans un parcours de
vie, que cette étape se solde par une réussite ou un échec. Certains
jeunes ayant grandi sans école ne tenteront pas le bac, ils essaieront
un autre examen (DAEU
ou CAP par exemple) ou bien construiront un chemin différent. C'est un
choix respectable et qui n'a pas une valeur moins grande qu'un passage
par le bac.
Quand l'échec à l'examen se produit :
- Certains candidats y sont allés "pour voir". Ils ont généralement picoré le programme en sachant qu'ils pouvaient échouer. Ceux-là avancent à leur rythme, ils ont suffisamment appris à croire en eux pour rebondir. ☺
- Certains échouent alors qu'ils voulaient vraiment réussir et il est alors difficile d'encaisser la nouvelle... C'est aussi pour eux que je tenais à écrire ce billet car rarement les parents osent témoigner : "est-ce que la communauté non sco acceptera qu'on ternisse l'image de réussite des jeunes sans école?", pire encore "est-ce que les détracteurs de l'IEF ne vont pas tomber sur nous... suis-je un mauvais parent?"... Pour ma part, je crois que la communauté non sco peut entendre une mauvaise nouvelle, c'est pour cela que j'ai écrit cet article parce que je ne crois pas que les familles sans école aient besoin d'entendre ou lire un discours utopiste qui entrainerait de grosses désillusions et pertes de confiance en soi en cas d'échec alors que certains conseils peuvent éviter cet écueil... Et puis, il est important que chacun ait le droit de s'exprimer, de dire son chagrin si besoin...
- Quant aux détracteurs, ils seront encore et toujours là. Même avec une mention bien au bac L, même avec un 19 en littérature et un 16 en philo pour L., j'ai entendu que ce n'était rien et que "ces épreuves étaient faciles"... Merci de ne pas minimiser les efforts de nos jeunes! Ne tenons pas compte des détracteurs, ils ne construisent pas, leurs avis ne valent rien.
- Alors pourquoi des échecs en dehors des jeunes qui ont tenté en "free style" sans vraiment s'impliquer parce qu'au fond ça ne les intéressait pas? Pourquoi un échec pour des candidats qui ont parfois étudié très dur? Et bien, une constante revient : la méconnaissance des codes, la non utilisation des annales. Or, je le répète souvent, au moins pour les bacs généraux, la connaissance des codes scolaires, des attentes de l'EN est indispensable... Je connais des jeunes bilingues qui ont parfois obtenu un 9 ou un 10/20 en langue étrangère... Un garçon très calé en chimie avait obtenu une note plus que médiocre il y a quelques années... Dans tous les cas, ce n'était pas une question de connaissances générales, mais de connaissances des codes. Le bac, ce n'est sûrement pas la période la plus intéressante de l'instruction en famille. Aussi observez des annales, regardez comment les réponses sont formulées (tout en gardant à l'esprit que ce sont des professeurs qui les ont réalisées et que le niveau est donc plus important que ce qu'on attend de vous). Quelques pistes supplémentaires en suivant ce fil sur Apprendre avec bonheur.
Après un échec au bac, différentes options se présentent :
- repasser les examens puisqu'il est possible de conserver les notes supérieures à 10 et de repasser seulement les autres épreuves (lien).
- renoncer au moins pendant un temps T. ou attendre et passer le DAEU pour intégrer une fac par exemple
- passer un autre examen
- prendre une Gap year (lien)
- imaginer un autre chemin de vie : certains vont jusqu'à créer leur société alors qu'ils sont très jeunes !
Et surtout si vous souffrez d'un échec, n'oubliez pas de croire en vous ! Le bac n'est qu'un diplôme, pas une définition de qui vous êtes.
Car oui, la question peut aussi se poser en cas de réussite ! Le bac est
un diplôme, un sésame demandé pour différentes études, mais il n'est
pas une fin en soi.
Et bien, des candidats décident finalement de vivre une Gap year (lien) qui parfois dure plusieurs années ! Ils prennent le temps de se construire, d'explorer encore, a fortiori lorsqu'ils étaient de jeunes bacheliers.
D'autres suivent le même parcours que bien des jeunes qui ont grandi à l'école : ils tentent l'université, ils bifurquent ou interrompent leur scolarité.
La vie n'est pas un chemin linéaire.
Et bien, des candidats décident finalement de vivre une Gap year (lien) qui parfois dure plusieurs années ! Ils prennent le temps de se construire, d'explorer encore, a fortiori lorsqu'ils étaient de jeunes bacheliers.
D'autres suivent le même parcours que bien des jeunes qui ont grandi à l'école : ils tentent l'université, ils bifurquent ou interrompent leur scolarité.
La vie n'est pas un chemin linéaire.
Commentaire sur ces statistiques :
Dans tous les cas, il y a certainement d'autres candidats dont je n'ai pas eu
connaissance, même si finalement le bac sans école reste encore assez rare. Toutefois, tout au long de ces années, je n'ai jamais vu
de statistiques comme celles-ci. Des statistiques ne suffiraient d'ailleurs pas puisqu'il faudrait recenser tous les jeunes
candidats au bac de cette année et leur parcours. Les miennes se basent
sur la connaissance des candidats que j'avais (groupe d'échanges autour
du bac), familles avec qui je suis en contact et témoignages spontanés
aussi j'espère qu'elles vous aideront à y voir plus clair.
merci pour cet article très intéressant. Mes enfants sont encore petits, en ownschooling, mais je me pose la question de les remettre au lycée pour éviter de leur fermer des portes plus tard : passer le bac, ok, mais comment ensuite intégrer la formation qu'ils veulent sans dossier scolaire, vu que certains lycéens aujourd'hui n'ont même pas de place en université?
RépondreSupprimerMerci en tout cas pour tes billets toujours justes et nuancés! Franchement, parfois j'en ai marre d'entre coincée entre "en unschooling tes enfants réussissent tout tous seuls versus hors école, point de salut" : tu es rafraichissante!
Merci pour ce retour Carlotta. :)
SupprimerConcernant la poursuite des études, tout dépend de celles qui sont envisagées. Parfois un simple passage en terminale suffit, parfois ce n'est même pas nécessaire ou bien il est possible d'avoir recours à des cours par correspondance.
A savoir : ma fille a décroché sa place dans une fac où il y a plus d'inscrits que d'appelés alors que des amis à elle (scolarisés) n'ont pas obtenu l'affectation souhaitée... comme quoi, ça ne veut rien dire. :)
Enfin, le unschooling signifie suivre l'enfant, puis le jeune. Si le choix de celui-ci est d'aller à la fac ou de passer le bac et bien il peut le faire également. Il n'y aucune réponse toute faite, seulement la possibilité de choisir sa vie et de ne pas être "programmé bac". :) Ici nous n'avons jamais anticipé cette possibilité, elle s'est construite quand les projets se sont précisés. Librement, tout simplement.
C'est ultra intéressant.
RépondreSupprimerPour ma part, je trouve le bac très dur, j'ai raté mon bac de français à cause du stress pour le grand étonnement de ma prof de français (j'avais 19 de moyenne générale cette année là).
Par contre pour le Brevet tu comptes faire un sondage? car je ne serais pas étonnée si des enfants IEF de 10 ans, le passer haut la main comparer à des collégiens de fin de collège. C'est plus culturelle le brevet comparer au bac qui est plus sure du par coeur.
Bonjour Olivia,
SupprimerAh le stress ! Ma belle-soeur a échoué trois fois à cause du stress... Le principal est que vous ayez réussi.
Pour le brevet, non. Là aussi il y a des codes scolaires à maitriser (pense par exemple aux maths "je cherche, etc."). Et puis, c'est un examen inique, à deux vitesses. Avec le système des notes de l'année et du socle de compétences, les collégiens sont quasiment tous assurés de réussir quand le candidat libre va être évalué uniquement sur les résultats d'une journée. Donc je boude cet examen. :)
Bonne journée !
Et puis, sur mon groupe, il y a quelques jeunes qui ont passé et obtenu le DNB, mais ils ne sont pas majoritaires. Or, pour des stats intéressantes et pour donner une voix à ceux qui ont échoué, il est important d'avoir connaissance aussi de ceux qui n'ont pas réussi. Et là, on revient au côté inique de cet examen...
RépondreSupprimerhello !
RépondreSupprimerici une unschooleuse jusqu'à 18 ans puis 1ere et terminale et bac réussi avec mention B...
Ln
Merci Ln ! Bravo à ta fille ! On m'a rapporté deux autres réussites, je file les noter également.
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