Lorsque j'ai présenté mon article sur les voyages virtuels sur une liste facebook destinée à l'instruction en famille, plusieurs personnes m'ont contactée afin de me faire part de leur propre expérience. L'une d'elle m'a ainsi proposé de découvrir son blog où elle avait ajouté plusieurs photos du Viet Nam, un des voyages virtuels que nous avions effectués (pour rappel la liste est là).
Elle ne s'est pas arrêtée là puisque si vous pouvez découvrir son blog ici, elle partage généreusement avec nous un mini guide de voyage téléchargeable là.
Enfin elle a accepté de répondre à une interview que je vous invite à découvrir :
(Delta du fleuve rouge- Source photo : tourmag.com)
Elle ne s'est pas arrêtée là puisque si vous pouvez découvrir son blog ici, elle partage généreusement avec nous un mini guide de voyage téléchargeable là.
Enfin elle a accepté de répondre à une interview que je vous invite à découvrir :
Photo du blog de Thuy
1 : A quel âge es-tu arrivée en France?
Je suis arrivée en France à l’âge de 10 ans.
J’ai été adoptée par un couple mixte. Mon père adoptif est d’origine
vietnamienne mais ne connaissait rien de son pays d’origine et ma mère est
française.
Nous avons un petit garçon de 22 mois. Nous
sommes dans l’éducation bienveillante, la parentalité positive. Nous pratiquons
le maternage proximal (allaitement long, cododo, portage, motricité libre, DME…).
Donc avec son papa nous avons décidé qu’il n’ira pas à l’école, qu’on fera l'IEF
plus particulièrement le unschooling (notre objectif) car pour nous c’est la
continuité de parcours en tant que parents et de notre vie. C’est pour cela que je
me renseigne, m’informe le plus possible dès maintenant afin de nous y
préparer.
3 : Le papa est-il vietnamien ? Et si non, souhaites-tu nous parler des avantages et des inconvénients d'une double culture pour leur éducation ?
Le papa est portugais. J’ai eu de la chance
d’arriver dans une famille française avec plusieurs origines différentes.
Cela m’a permis une ouverture totale vers d’autres cultures que je ne
connaissais pas. D’ailleurs je crois que c’est pour cela que moi-même j’ai
inconsciemment peut-être été attirée vers une autre personne d’origine
différente que celles que je connaissais. Et je suis ravie que mon fils soit
métis et ait cette triple culture (vietnamienne, portugaise et française). Pour
nous il n’y a pas d’inconvénients particuliers car nous avons tous les 2 eu la
double culture depuis petits.
4 : Leur parles-tu en vietnamien ? Si non, pourquoi ?
Mon histoire personnelle a fait que pour me protéger, mon
cerveau a effacé ma langue maternelle (juste la langue car le reste est intact).
Je ne connaissais plus rien du tout (sauf compter et quelques mots, très peu), je
ne pouvais ni lire, ni écrire alors qu’en arrivant en France, je passais mon
temps à lire les livres que j’ai pu amener du Vietnam et à écrire à ma famille
là-bas. Puis, lors d’un cours de psychologie pendant mes études supérieurs,
j’ai eu le déclic de vouloir ré apprendre le vietnamien et retrouver mes
origines. Donc j’ai fait quelques séances d’hypnose afin de m’aider à retrouver
ma langue maternelle. Faute de moyen financier, je n’ai pas pu faire plus de
séances donc cela n’avait pas fonctionné. A la suite de cela, je me suis
inscrite dans une association vietnamienne où j’ai pris des cours pendant 1 an.
Cela m’a bien aidée mais j’avais le même niveau qu’une autre personne qui n’est
pas vietnamienne. J’étais reparti à 0. Mon cerveau a vraiment tout supprimé,
c’était comme si je n’avais jamais parlé ni entendu le vietnamien avant. En
2009, je suis partie m’installer à Hanoi pendant 1 an où j’ai retrouvé ma
famille, et j’ai pu approfondir le vietnamien. A la fin je pouvais avoir une
discussion simple, répondre aux questions et me débrouiller au marché, demander
mon chemin. A cause de quelques mésaventures, j’ai dû revenir en France. Depuis
je ne le pratique plus, car je n’ai pas trop d’entourage avec qui je pourrais le
pratiquer. Donc avec mon fils, je lui parle un peu le vietnamien. Je lui fais
écouter de la musique vietnamienne, et des dialogues. Le papa lui parle
régulièrement le portugais.
5 : Sont-ils déjà allés au Vietnam ? Qu'en ont-ils pensé ?
Non, ils ne sont pas encore allés au Vietnam car notre fils est encore un peu jeune pour 12h d’avion sans escale. Je ne me vois pas avoir mon fils sur mes genoux pendant 12h donc on attend qu’il soit un peu plus grand pour qu’il ait sa propre place. Donc j’espère l’année prochaine.6 : Et toi, que préférais-tu au Vietnam ?
Ce que je préfère du Vietnam, c’est la nourriture, elle me manque terriblement donc on essaie d’aller au restaurant vietnamien le plus souvent possible et puis j’essaie au moins une fois par semaine de cuisiner vietnamien mais il y a certains ingrédients qu’on ne trouve pas. Après ce que j’aime aussi c’est l’ambiance dans la rue, c’est toujours vivant, quelque chose à voir, à découvrir, les odeurs. Les portes des maisons toujours ouvertes pas comme en France, voir des enfants jouer dans la rue, des personnes âgées assises devant leur porte à contempler la vie. Ce que j’aime aussi c’est la simplicité des gens.7 : Que préfères-tu en France ?
Ce que je préfère en France c’est cette mixité des cultures et aussi pour être honnête, ce petit confort que l’on a (une maison, du chauffage, de l’eau courant, des toilettes, de l’électricité, de chaussures…). Je viens d’une famille de paysans très pauvres, on n’avait pas d’eau courante, ni de toilettes ni d’électricité, ni de chaussures, on était pieds nus tout le temps. Alors en hiver c’est assez dur car il fait parfois moins de 10°C.
Photo du blog de Thuy
8 : Y a-t-il un évènement ou une particularité vietnamienne que tu apprécies particulièrement ?
Le Vietnam est rythmé d’évènements. Mais ce que je préfère, c’est le Nouvel an vietnamien, connu aussi tout simplement sous le nom Tết. Dans la culture vietnamienne, le Tết est la fête la plus importante de l'année. C’est un véritable festival. Chaque famille prépare cette fête traditionnelle de longues semaines à l'avance (même les familles les plus pauvres). Chez nous, je me souviens, qu’on ne mangeait jamais de viande dans l’année, on gardait le peu de bêtes qu’on avait pour pour le Tết. Il y a également les mariages que j’aimais beaucoup. Je me souviens lorsque j’étais petite, et qu’il y avait des mariages dans le village, avec mon frère, on allait s’incruster pour manger des bons petits mets préparés spécialement et qu’on repartait avec des poches pleins de gourmandises qu’on n’avait pas à la maison.9 : Y a-t-il un lieu que tu apprécies particulièrement et que tu conseilles aux voyageurs ?
Il y a quelque lieux que j’aime beaucoup malgré le tourisme en masse. Pour les amoureux de randonnée, les collines et montagnes représentent les trois quarts du pays qui offre d'immenses possibilités de trekking, de magnifiques paysages, des haies de bambous, des rizières en terrasse miraculeusement préservés et intacte. Du delta du Fleuve Rouge, berceau de l’histoire vietnamienne et de la civilisation au delta du Mékong, le plus grand grenier de riz du pays, en passant par Hanoï, cœur historique du pays, et Hồ Chí Minh-Ville, le centre économique du Viêt-Nam, ou encore à Nhà Trắng avec ses nombreuses petites îles et sa plage de sable blanc et fin, ses eaux turquoise, ses nombreux récifs coralliens, des espèces maritimes rares et ses magnifiques paysages, l’Ile de la baleine j’avais beaucoup aimé aussi. Et enfin surtout aller dans les petits villages où il n’y a pas de touristes, et se laisser aller.
Photo du blog de Thuy
10 : As-tu des conseils de voyage à donner, en particulier afin d'éviter de heurter les personnes vietnamiennes lors d'une première rencontre ?
Au Viêtnam, on ne fait pas de bise, et ne pas toucher les femmes, dire des gros mots (cela choque). Là-bas les gens se baignent en vêtements, pas de maillots de bain donc ne pas proposer de se déshabiller.
Merci encore Thuy pour cette interview !
Mes livres afin d'en savoir plus sur l'instruction en famille :
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