Accéder au contenu principal

Dysorthographie ou Enfant ayant besoin de logique ?


Très tôt, certains d'entre nous démontrent des prédispositions pour l'orthographe, ce sont généralement des enfants très appliqués et/ou dotés d'une bonne mémoire visuelle.

La majorité des enfants rencontrent des difficultés à acquérir l'orthographe et cet apprentissage est long. 

Aujourd'hui, je vous propose différentes explications à cette difficulté : 

  • la maturation cérébrale nécessaire
  • le besoin de sens
  • le besoin de logique
  • la pression ressentie
  • la mauvaise estime de soi
  • un mauvais départ en particulier avec une méthode de lecture inadaptée ou des bases insuffisantes
  • la dysorthographie

Dysorthographie

Commençons par la réponse la plus fréquente à ce jour : la dysorthographie. 

Non, tous les enfants en difficulté orthographique ne sont pas dysorthographiques. En réalité, les véritables dysorthographiques sont une minorité sur l'ensemble des personnes en difficulté avec l'orthographe. 

Après des années à étudier les différentes dys soit en présentiel, soit en écoutant des conférences et lisant des ouvrages, je suis parvenue à la conclusion que la dysorthographie n'est pas un trouble primaire, mais la conséquence d'un autre trouble. En clair, si l'enfant a un trouble durable (dyslexie, dyspraxie, trouble de l'attention, etc.), le risque de dysorthographie est grand. S'il n'a pas de trouble durable, il est probable que ce ne soit pas une dysorthograhie. 

Pour en savoir plus sur les dys, vous pouvez retrouver mes fichiers ici.

Dysorthographie ou pas, les conseils des parties suivantes seront utiles pour tous. 

Maturation cérébrale nécessaire

De nombreuses personnes rencontrent des difficultés et puis, presque tout à coup, à l'adolescence, leur orthographe s'améliore grandement. 

Pourquoi ? Simplement parce que nous ne naissons pas avec un cerveau totalement performant. Certaines connexions doivent se créer, certaines aires de notre cerveau s'améliorer. Chacun de nous n'est pas prêt à parler ou marcher au même âge. Chacun de nous n'est pas prêt au même âge pour écrire avec une orthographe correcte. 

Besoin de sens

Un grand nombre d'enfants ou même d'adolescents s'exclament "mais ça ne sert à rien l'orthographe". C'est encore plus vrai aujourd'hui avec les mots tronqués des SMS. 

Bien sûr c'est faux. A compétences égales, un employeur choisira quelqu'un qui écrit sans ou avec peu d'erreurs. C'est plus agréable à lire et plus facile aussi ! En effet, il est parfois difficile de décrypter certains textes surchargés d'erreurs orthographiques. 

Afin de donner du sens, on peut choisir des circonstances où l'enfant ou l'adolescent découvre l'importance d'un texte soigné (courrier officiel, journal transmis à l'entourage, etc.). On peut aussi lui proposer de lire des textes truffés d'erreurs orthographiques et lui demander si c'est facile à lire, lui présenter un texte erroné et un texte correct, lequel préfère-t-il ? lit-il le plus facilement ?

Et puis, on peut lui donner du temps. La maturation nécessaire est aussi psychologique.

Pression ressentie 

Qui peut apprendre correctement avec une pression constante ? 

Certains d'entre nous peuvent se sentir boostés par un vif encouragement à nous améliorer. Mais répéter constamment "Fais attention", "Ce n'est quand même pas possible que tu te sois encore trompé(e) pour ça!" "Mais enfin ça n'est pas compliqué !", "Doit s'appliquer" (cf petite phrase au début de la vidéo), c'est simplement décourageant ! Plus les commentaires sont fréquents et nombreux, plus la pression est forte, plus il est difficile de se concentrer. 

Manque d'estime de soi

Une perte d'estime de soi ne tarde  pas à faire suite. En effet, si on ne "fait pas attention", "si ce n'est pas compliqué", c'est qu'on doit être bête donc incapable... L'impuissance programmée fonctionne aussi bien que la "puissance programmée"... 

Mieux vaut donc insister sur les progrès que sur les échecs.

Un problème de méthode

Méthode de lecture tout d'abord. Je rejoins l'avis et l'expérience de Marc-Olivier Sephiha : toutes les méthodes ne se valent pas ! Or certaines conduisent à jouer aux devinettes, à ne pas comprendre comment sont formés les mots. C'est pourquoi j'ai imaginé une méthode de lecture basée sur ma pratique d'enseignante spécialisée et visant à éviter ce mauvais départ (lien).

Egalement en cause l'approche orthographique. Il est en effet impossible de connaitre une règle et l'appliquer si vous ne l'avez pas découverte. C'est pourquoi je propose notamment des défis "Champions en orthographe". 

Là encore, l'approche a son importance. On tend par exemple à apprendre simultanément "a" et "à". Or, pour certains enfants, on créé ainsi un rapprochement source d'erreurs. A tort, on peut imaginer que la notion est acquise car l'enfant est capable de réussir l'exercice isolé et la surprise est alors grande lorsqu'en contexte, le texte mêle allégremment les "a" et "à". L'enfant a tout simplement associé les deux dans son esprit. Selon moi, c'est un peu comme l'éléphant rose auquel il ne faut pas penser. L'enfant se répète la règle, mais comme son cerveau associe les deux mots, il ne sait plus si l'éléphant est gris ou rose. Il se souvient que l'un d'entre eux peut être remplacé par avait et il remplace "à" par "avait", il corrige alors qu'il avait bien écrit. Nouvelle erreur orthographique. On s'exclame alors "mais enfin tu connais la règle pourtant!"- Il se sent stupide, perte d'estime de soi enclenchée...

Un problème de logique

Enfin la logique est capitale et plus encore lorsque l'enfant est à haut potentiel. Le besoin de logique doit être partout. Si ce n'est pas logique, l'enfant ou l'adolescent ou même l'adulte bloque. Il  ne peut pas retenir l'orthographe correcte. 

Pas évident car la langue française n'est pas toujours logique, du moins pas toujours au premier abord. C'est pourquoi il est important de connaitre et comprendre les règles de formation de mots. C'est seulement à ce moment là que la logique se dégagera. Et lorsqu'une règle semble peu logique, on l'analyse et on s'efforce au maximum de la rendre logique. 

Astuce supplémentaire : lorsque la logique semble vraiment difficile à saisir, j'imagine de petites histoires/ou dessins pour se souvenir du mot-rebelle.

Vous cherchez des outils pour une pédagogie alternative, positive et innovante?

Commentaires