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Comment évaluer les connaissances sans notes et sans contrôles ?

Il y a quelques jours, on m'a demandé comment il était possible d'évaluer les connaissances sans notes et sans contrôles. Un billet m'a semblé utile pour répondre à cette question.

Or, hier, j'ai cherché des informations puisque j'envisage de proposer une formation qualifiante dans un de mes domaines d'expertise (les dys). Lors de ces recherches, j'ai découvert ce qui était affiché comme une idée clé par une enseignante devenue formatrice : on ne propose pas une formation pour adultes comme on instruit un enfant. Curieuse, j'ai poursuivi ma lecture et j'ai alors lu qu'avec un enfant, l'enseignant est en position hiérarchique tandis qu'avec l'adulte formé, il est important de le considérer comme son égal et de le rendre acteur de sa formation.
Selon moi, c'est justement une des raisons des échecs actuels du système classique.

Pourquoi l'adulte devrait-il être en position hiérarchique supérieure ?
Parce que l'enfant peut bavarder par exemple ? Pourtant, je me souviens de réunions où il était difficile d'entendre l'intervenant tant les adultes étaient indisciplinés et bavards. Un adulte intéressé écoute. Un enfant intéressé écoute.
Certes, l'enfant peut avoir besoin d'intervention adulte car son cerveau n'est pas encore mature, mais pourquoi ne pas envisager les choses autrement ? L'enfant a lors besoin d'accompagnement bien plus que de hiérarchie.

Plus étrange : pourquoi l'adulte devrait-il être acteur de son apprentissage et pas l'enfant ?
C'est ici qu'entre le piège des notes et des contrôles. Avec des notes et des contrôles, la motivation première de l'enfant devient la bonne note.

Je vous propose de regarder les choses autrement :
Une mauvaise note atteste-t-elle d'un manque de connaissances ?
Combien d'enfants distraits ont répondu sans vraiment lire la consigne ? Combien étaient troublés par un évènement extérieur ? Combien n'ont pas compris la consigne ? Or ne pas avoir compris une consigne ne signifie pas ne pas savoir.
Et une bonne note, atteste-t-elle d'une connaissance durable ? A de nombreuses reprises, j'ai pu constater que non. Bien des enfants utilisent leur mémoire à moyen terme pour bachoter en vue d'un contrôle. Le jour J, ils réussissent parfaitement. Nombre d'entre eux ont pourtant totalement oublié les fragiles connaissances quelques mois plus tard, parfois même quelques semaines ou même jours !

Mais alors, comment s'assurer que les connaissances sont là ?
Et bien tout d'abord en créant un contexte favorisant le caractère pérenne des apprentissages. La première condition étant que l'enfant soit intéressé par ce qu'il réalise. La seconde condition est de multiplier les approches.
On retiendrait :
10 % de ce que nous lisons
20 % de ce que nous entendons
30 % de ce que nous voyons
50 % de ce que nous entendons et voyons
70 % de ce que nous disons
90 % de ce que nous faisons

Si je ne suis pas certaine que ces chiffres soient justes, c'est un fait nous retenons bien mieux lorsque nous voyons, entendons, formulons et agissons! 

Et c'est en multipliant ces approches que nous allons aussi répéter. En répétant une connaissance et/ou compétence, celle-ci s'ancre et est retenue. 

Motivation,  approche multiple (nous pourrions aller plus loin en parlant d'intelligences multiples), implication, répétition sont les clés pour des apprentissages durables.

Et  si vous êtes inquiet/inquiète et que vous aimeriez vous assurer que la connaissance est durable, vous pourrez vous en apercevoir au moment de la réappropriation de cette connaissance dans un nouveau contexte. ;)

Merci d'avoir lu cet article et à très bientôt !
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