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Maman dévouée, pas maman corvée


 Au programme 
Maman dévouée
Pas maman corvée
Témoignages et conseils

 Maman dévouée


Une maman à la maison, c'est épatant. Disponible, présente, bonne cuisinière, bonne ménagère, bonne accompagnatrice lorsque les enfants apprennent à la maison.
La maman à la maison est une super maman avec son joli tablier blanc.
C'est ainsi que certains nous imaginent...
C'est ainsi que nous imaginons parfois les autres mamans...
C'est ainsi que nous nous rêvons quelquefois... quelquefois ou souvent?

Qu'en dites-vous les mamans?


Plusieurs d'entre vous ont accepté de me répondre en écrivant sur leur blog ou en m'envoyant un message, je vous invite à retrouver leurs témoignages dans la troisième partie de ce billet.

Est-ce que c'est facile/possible d'assurer partout? Est-ce que c'est confortable pour les autres?
Les enfants vous appellent et pouf vous bondissez.
Ils ont besoin de vous pour leur instruction? Pif vous arrivez! Après tout c'est normal ce sont vos enfants et puis si vous avez choisi de les instruire, normal que vous soyez présente à tout moment. Mais surtout n'allez pas vous plaindre si vous êtes fatiguée, c'est votre choix!

Chercher un support, jongler entre plusieurs niveaux, c'est parfois fatigant.
Assurer une présence 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, c'est parfois épuisant.
De quoi vous plaignez-vous? Scolarisez si vous n'êtes pas contente!

Souriez, activez-vous, agitez-vous, consolez, écoutez, nettoyez, cuisinez, conduisez, remplissez les placards, établissez votre budget, soignez un bobo ou une maladie, essuyez un nez, expliquez un exercice de maths, rassurez, réagissez face à une forte dispute entre enfants mais feignez de ne rien entendre quand ils se chamaillent. Une oreille d'un côté, un bras de l'autre, un pied dans le couloir, un autre dans le salon, le nez tourné vers l'odeur de cramé s'échappant du four, un enfant accroché à une jambe, un chat qui vous feule après car vous tardez à le nourrir. Fatiguée? Mais non, vous êtes une maman dévouée oui ou non?

Et si être une maman dévouée, ce n'était pas ça?
Et si être une maman dévouée, c'était aussi prendre soin de soi?
Qui prendra soin de nous si nous-même nous n'y pensons pas?

Car sans nous en apercevoir nous avons souvent glissé vers l'univers du "je m'oublie".
Quelques situations et en italique des pensées parasites. 
  • Oui, je suis disponible pour toi mon trésor, je viens tout de suite.  Je me reposerai plus tard. 
  • Oui, je suis disponible pour toi, chéri. Tu es fatigué par ta journée de travail, tu as besoin d'en parler, besoin que je gère les enfants, qu'ils ne fassent pas trop de bruit... Je me reposerai tout à l'heure, après tout je ne rapporte pas d'argent à la maison (ou si peu) et puis j'ai la chance d'être à la maison...  
  • Venir au moment où les enfants sont le plus disponibles pour étudier? Bien sûr, pas grave, nous avons la chance de nous organiser comme nous voulons. Tant pis si après ça ne correspond plus à mon organisation et qu'il faut plus de temps...
  • Venir quand j'avais prévu du temps pour travailler? Pas grave, je travaillerai plus tard à mes projets... Les autres sont plus importants que moi... De toute façon je n'aurai pas le temps de les réaliser... 
  • Faire une course pour x ou y? Mais bien sûr, je suis à la maison. Après tout les enfants ne vont pas à l'école, nous pouvons nous organiser comme nous voulons...  
  •  Tu n'as pas envie de faire les corvées? Tu es fatigué mon chéri (mari) ou mon coeur (enfant)? Je vais le faire. Je me reposerai demain. J'ai le temps, je ne travaille pas.
  • Ah bonjour y ou x! Tu as vu de la lumière, tu t'es dit que comme je ne travaillais pas tu pouvais passer, peu importe l'heure et le moment, mais bien sûr! Tant pis si mon enfant comprenait enfin la notion que je lui expliquais, nous reprendrons tout à l'heure ou demain... 
Etre une maman dévouée ce n'est pas ça!

Pas maman corvée


  • Enfant malade : Etre une maman dévouée c'est soigner un enfant malade. Le papa peut très bien le faire aussi. Il travaille et pas vous? Et alors! Vous rangez, cuisinez, vous occupez de vos enfants, les instruisez, en clair vous travaillez aussi!
  • Chagrin : Etre une maman dévouée c'est tendre l'oreille, savoir écouter et consoler... Apprendre aussi que certains chagrins ne sont pas si faciles à consoler et qu'il faut parfois du temps. C'est aussi découvrir que les enfants apprennent à gérer des chagrins sans nous.  
  • Prendre soin : habiller, changer, nourrir les plus petits. Les grands aiment parfois participer à ces soins, n'hésitez pas à les responsabiliser. Et quand le papa est là, rappelez-lui (hors de la présence des enfants) que vous étiez deux au moment de le concevoir et qu'il a aussi besoin de son papa. 
  • Nourrir : n'hésitez pas à demander à vos enfants de vous donner un coup de main, mais également au papa.
  • Instruire : Etre une maman dévouée, c'est penser à des idées, des supports pour ses enfants, les accompagner dans leur instruction. Le papa peut aussi intervenir. Il n'ose pas, il a peur de se tromper? Expliquez lui gentiment que vous aussi, vous ne savez pas tout et que ce n'est pas grave.  L'instruction en famille, c'est aussi apprendre avec son enfant. Il n'est définitivement pas à l'aise avec l'instruction? Proposez-lui de faire un bricolage, une expérience avec son enfant. 
  • Projets : Tricot, couture, projet personnel ou pro, pourquoi serait-il moins important que le projet de quelqu'un d'autre que ce quelqu'un d'autre soit votre mari ou votre enfant. Accordez-vous un moment fixe, dites-leur d'imaginer que vous êtes absente, fermez porte et oreille et prenez ce temps. Vos projets méritent d'être réalisés.
 Il y a la théorie et la réalité... 
Dans les livres c'est facile!
Au moment où une histoire d'amour commence, aussi... Notre cher et tendre répond à nos attentes modernes : oui oui partage des tâches, partage de l'éducation, partage de tout ce qu'on veut et puis la vie passe et un matin on se réveille comme La femme gelée d'Annie Ernaux...

On a oublié de dire non... Tout doucement on a glissé vers le royaume du "oui", le "oui" aux enfants, le "oui" au mari, le "oui" à tout le monde parce qu'on est gentille, parce qu'on aime rendre service, parce qu'on exige de nous-même toujours plus parce que si on est honnête avec nous-même, c'est souvent nous qui sommes les plus exigeantes avec nous-mêmes...
Et nous dans tout ça?
Et bien tout à coup notre corps lâche... notre esprit parfois aussi...

Ou on s'écroule ou la moutarde monte... 
On s'agace, on crie, on reproche, on pleure, on tempête, on s'énerve, on grogne et l'ambiance dégénère... rien ne se construit...

Ne vous défoulez pas sur vos proches... On n'entend pas les gens qui crient... 
Criez si vous voulez mais seule ou avec un proche prêt à vous entendre (pensez à lui offrir un bonnet pour protéger ses oreilles).
Ecrivez à des amis, des copines, dans un lieu de confiance, écrivez pour vous, dessinez, chantez votre colère, votre frustration.
Puis respirez.
Enfin communiquez. 

N'attendez pas de vous écrouler, c'est plus difficile ensuite...
Ici j'évoquais mon Burn out et mes astuces pour ne plus sombrer.
N'attendez pas d'en être arrivée là, communiquez. 

Les corvées, ce n'est pas seulement pour vous, ce sont des tâches indispensables pour se nourrir, pour s'habiller, pour vivre dans une maison propre. Expliquez à chacun que c'est naturel de participer : parents et enfants.
Ici mon mari est resté hermétique à la cuisine... Communication et même menaces ("si c'est comme ça tu ne mangeras pas") rien n'a été efficace. Il est têtu l'oiseau, nous aurions pu entamer un bras de fer, j'ai jugé plus apaisant de céder sur ce point et de trouver un compromis : je cuisine, il assure l'aspirateur et la serpillère.
De leur côté, les filles participent aux corvées, naturellement pour l'une, l'autre a parfois besoin que je lui dise "hep miss, n'oublie pas qu'on est une famille démocratique et que dans une famille démocratique tout le monde donne son avis, mais tout le monde met aussi la main à la pâte sinon ça devient une royauté et même si tu es ma princesse, ben n'empêche je ne suis pas ta servante". Bon ça c'est la version longue et "je suis en mode trip/je m'amuse" quand les "oublis" se répètent.
En version courte ça donne "coucou trésor je trouve que tu oublies un peu les corvées en ce moment" et en général elle répond "ah oui tiens". Faut comprendre : c'est quand même plus drôle de faire autre chose! 

Un conseil de famille en petit comité (entre plusieurs membres de la famille) ou au complet permet aussi régulièrement de gérer les difficultés, de rappeler que maman aussi a besoin de moments à elle.
Prendre soin de soi, c'est aussi rappeler qu'on a des besoins.

Il y a aussi tout ce qu'on attend de nous... les autres et plus encore nous-même... 
Etre multitâches ne signifie pas pouvoir être partout.  
Déléguons donc, mais essayons aussi de choisir, cibler et ne pas trop cumuler les projets ou les obligations... 

Et puis il y a les moments où la fatigue et/ou les soucis s'accumulent... 
Les moments où on repousse plus loin nos limites..
Les moments où on veut assurer partout... 


Je ne sais pas pour vous mais moi j'ai remarqué que les moments où je m'écoutais le moins, c'était ceux où je doutais le plus de moi...
Dans ces moments là offrons-nous une bulle... tournons-nous vers nos proches... essayons de nous rassurer, de nous rappeler de nos qualités...

La communication ce n'est pas toujours facile... 
Avant je ne disais rien, je croyais que mon mari comprendrait tout seul et vous savez quoi, et bien il ne remarquait rien ou presque.... si quand ça n'allait plus du tout...
Puis j'ai tenté les cris quand ça n'allait plus, ça ne fonctionnait pas non plus...
Ensuite j'ai appris à communiquer... et il a commencé à écouter...
Aujourd'hui il y a encore des moments où ma tribu oublie mes besoins, plus souvent où j'exige de moi plus qu'il ne faudrait. Un regard, quelques mots, et généralement mon mari comprend! Il n'est pas parfait, ne s'investit pas encore autant que j'aimerais, mais nous avançons ensemble... Il a fallu du temps mais un burn out et des années de communication sont passés par là. 

Alors écoutez-vous.
Etablissez vos priorités.
Soyez bienveillante avec vous-même.
Et communiquez. ☺


Témoignages et conseils

 Plusieurs mamans ont accepté mon invitation de partager également, elles ont manqué de temps, l'une est partie au bord de l'océan. Elles ont su me dire "non" ou "plus tard".  C'est aussi ça être une maman qui prend soin de soi. ☺
Merci en tout cas d'y avoir pensé ou de l'avoir prévu pour un peu plus tard et merci aux deux mamans qui ont partagé leur expérience ci-dessous ! 


Emmanuelle :
"Apprendre à dire non, c'est un peu le combat de ma vie en ce moment! Parce que je me remets d'un burn out, et qu'il faut s'employer sacrément pour sortir de la zone rouge.
Ce contexte particulier met en lumières un certain nombre de blessures longtemps ignorées et jamais soignées. Comme par exemple le fait que je ne m'accorde pas assez de temps pour moi uniquement parce que je vis avec la croyance que les autres sont plus importants que moi, et que moi je ne mérite pas de temps, ou pas d'attention.
Ma croisade est donc de redorer mon blason personnel :-), me recentrer sur mes besoins, cultiver l'estime et le respect de moi-même. Pour ça, j'ai choisi l'outil du défi des 100 jours de Lilou Macé.
Je me lève tôt le matin (bien avant le lever de mes associés), pour avoir du temps pour - au choix : méditer, faire du yoga, faire un exercice du défi des 100 jours, écriture spontanée, lecture enrichissante etc. Si j'ai le temps, je travaille un peu, mais ça n'est pas la priorité.
L'idée, c'est que quand mes enfants se lèvent, je me suis déjà occupée de moi, toute seule, et mon réservoir affectif est déjà bien rempli.
Ce qui fait que je suis plus centrée. Donc mes oui sont des oui du coeur. Et mes non, ben ils se positionnent plus facilement.
Je suis pas mal branchée CNV en ce moment, donc la connexion sous-jacente avec les besoins non-comblés me parlent vraiment. Affaire à suivre!"

Coralie
" Dernièrement, j'ai dit stop à tous et j'ai réuni mes enfants pour leur dire que s'il voulait manger une part normale, ils devaient mettre la main à la pâte...Manger du frais tous les jours demande beaucoup de temps.... Alors c'est tous ensemble qu'on fait, chacun à sa part selon ses capacités et j'adapte selon ce qu'ils préfèrent faire. Des fois ils râlent, mais la perspective de n,avoir qu'une cuillère à soupe de nourriture les motive. J'en profite pour leur chanter des comptines, faire des jeux à voix haute rendant le tout plus ludique."
   
Retrouvez également le témoignage de Toumtitefleur ci-dessous :
Ecole des oiseaux : Prendre soin de soi aussi


PS : L'article est au féminin car à ce jour j'ai entendu uniquement des mamans homeschooleuses s'exprimer sur cette difficulté, mais il est possible qu'elle puisse concerner des papas également. 
D'autre part il peut partiellement concerner d'autres mamans dévouées qui scolarisent... N'hésitez pas à y prendre ce qui vous intéresse.


Mes livres sur l'instruction en famille : 

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Commentaires

  1. Bonjour Isa,
    En effet , ce n'est pas parce qu'on fait l'IEF que la maman (ou le papa) doit disparaître pour s'effacer totalement devant la montagne IEF.
    Merci pour ton témoignage et celui d'Emmanuelle .
    Martine 42

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    1. Merci pour ton retour Martine. :)
      En effet, nous sommes plusieurs à avoir oublié de dire "non" pour penser aussi à nous et même si toutes n'ont pas témoigné ici, je crois que c'est un message important: l'instruction en famille, c'est une belle expérience, mais les pressions extérieures et notre fréquent désir de bien faire nous poussent régulièrement à repousser toujours plus loin nos limites or des limites par définition sont limitées.
      Bonne journée !

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  2. Merci pour cet article ! Toutes les mamans ont tendance à se donner plus que de raison pour leurs trésors (les petits et le grand :-D )... Sûrement encore plus les mamans en IEF qui ont la chance d'être avec eux H24 !

    Mes astuces : 1h toute seule tous les jours (je la cale en fonction de la sieste du bébé), et 1 après-midi par semaine... (et pas pour faire le ménage ;-) )

    Charité bien ordonnée, commence par soi-même ! Même si en devenant parent, on se découvre des trésors de patience, de résistance au sommeil coupé, etc.

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    1. Très bonnes résolutions ! Pour ma part, avec le temps, j'ai également réussi à avoir mes petites bulles à moi et elles me sont indispensables. :)
      Lorsque les filles étaient plus jeunes, c'était plus facile en partant de la maison pour aller à mon club théâtre, au moins j'y allais pour moi seule. :)
      Bonne soirée Clotilde!

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  3. Bravo pour ce bel article !
    Je crois qu'en effet, il est difficile souvent de faire la distinction entre "être très présente auprès de ses enfants" et "être omniprésent" : personnellement, je fais gaffe: il est clairement entendu que je ne saurais rester au foyer, si cela arrive (et ça me pend au nez!), sans le soutien 1. de monsieur 2. de notre femme de ménage 3. d'une solution de garde régulière pour les enfants. Non pas pour me décharger sur eux de la majorité de la tâche, mais pour me ménager des sas de décompression, et surtout m'ôter le monopole de la responsabilité.

    Pour donner, il faut se ménager des temps où l'on reçoit...

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    1. Merci Gwen. :)
      Tu fais partie des personnes à qui j'ai pensé en écrivant cet article (en lien avec tes propres billets). ;)
      Il n'est pas toujours facile de ne pas se laisser déborder... J'étais ambitieuse... Un esprit libre, féministe et j'avais juré que jamais je ne voudrais autre chose que l'égalité en tout. Mais la vie n'est pas si simple et sans m'en apercevoir il y a eu un moment d'équilibre où les choses me convenaient comme elles étaient et puis un moment où ça ne me convenait plus. Un peu comme pour le changement (cf mon autre billet), il faut finalement jongler pour trouver l'équilibre. La femme de ménage, ceci dit, j'en rêve... bon ce n'est pas pour tout de suite, un jour peut-être. :) En attendant profite bien de la tienne ! :)

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    2. Ah mais oui tiens tu m'as fait repenser à ses billets, ça fait déjà un bail. Tiens, pour l'occasion, je vais remettre celui de la série qui s'en rapproche le plus en tête de gondole (enfin, si Blogger accepte. Il m'a déjà viré toute ma liste de blogs, je ne comprends pas pourquoi !)

      Mais oui, parfois les changements (dans la situation, dans nous, dans la manière dont nous vivons la situation) sont imperceptibles et pouf, sans crier gare on se retrouve à un endroit où l'on n'avait jamais prévu d'être !
      Je profite de la mienne, en effet ;-) peut-être qu'un jour nos arbitrages financiers nous obligeront à nous en passer, déjà pour le moment je m'efforce de réduire un peu avec Flylady, mais ... je me sentirais comme un acrobate sans filet !

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    3. évidemment il fallait lire "ces billets"...

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  4. Je pense que tout de même cette propension à se dépasser, à tout vouloir gérer est commune à toutes les mamans : celles qui font l'IEF mais pas que...

    Il est malheureusement presque inscrit dans nos gènes que nous devons toujours avoir à démontrer ce dont nous sommes capables. Et dans quoi pouvons-nous le faire le plus avantageusement ? Auprès des enfants bien sûr puisque depuis des millénaires, c'est la tâche qui nous incombe.

    Tous les discours féministes sont louables mais de peu d'effets dans le fond. Il reste toujours chez nous ce petit rien de névrose qui nous signifie que si nous ne sommes pas à 150% en permanence, nous ne sommes pas à la hauteur des attentes. Des attentes de qui ??? De tous les autres... Quelle pression tout de même !

    J'espère que la génération de nos filles aura trouvé une solution à cette quadrature du cercle. Parce qu'à cinquante ans quand les enfants sont partis et qu'on se demande pourquoi on a tant carburé et au nom de quoi, il ne reste qu'un grand vide un "dépêche-toi de te faire plaisir, de vivre enfin pour toi et comme tu l'entends...".
    C'est du vécu et un jour, il faudra que cette pantomime de la maman "toujours plus" cesse parce qu'il n'est même pas sûr que les autres se rendent compte de ce que nous donnons au quotidien. C'est tellement normal après tout...pensent-ils.

    Il serait dommage que pour pouvoir réellement vivre sa vie, il faille faire une croix sur la maternité et pourtant autour de moi, c'est un discours que j'entends de plus en en plus souvent.

    Merci pour ton article et le témoignage d'Emmanuelle.
    Bon weekend.

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    Réponses
    1. Bonjour Valérie,
      "Je pense que tout de même cette propension à se dépasser, à tout vouloir gérer est commune à toutes les mamans : celles qui font l'IEF mais pas que..."
      Tout à fait...

      Inscrit dans nos gênes... sans doute question de mémoire génétique... mais aussi dans notre éducation... j'étais la seule fille d'une fratrie de 3 et j'ai beaucoup entendu qu'il fallait que je prenne soin de mes frères, que je m'occupe de la maison, que je travaille bien en classe, etc.
      Je pense qu'il est important que nos filles entendent un discours différent pour ne pas reproduire encore le même schéma...
      Merci d'élargir la réflexion...
      Bon week-end !

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  5. coucou
    tout d'abord merci pour cet article si réaliste! ;)
    Que l'on soit maman IEF ou maman de 5 enfants sco dont un en IEF, je crois que l'on passe toute par là, encore plus quand on ne travaille pas.
    Combien de fois, j'ai entendu "tu travailles? non, je suis maman au foyer. Oh c'est pour ça que tu peux faire tout ça!"(les aller retour pour les enfants,leurs stages, cuisiner, instruire.......) Et ça de la part de femmes qui travaillaient! :(
    Elles croient quoi! Je travaille autant qu'elle!
    Et puis la phrase qui tue : "c'est qui qui rapporte les sous, hein!?!" Même en plaisantant, ça fait pas plaisir. Maintenant je réponds: "je travaille plus que toi, et si j'étais payée de toutes mes heures, je gagnerai plus que toi!"
    Tant les enfants que le mari chéri croient que l'on est toujours dispo pour eux, et parfois j'ai l'impression qu'ils me prennent pour leur servante. Dès que tu n'es pas là quand ils t'appellent (certains enfants), ils te crient après, d'autres, c'est "maman s'occupe pas de moi, elle ne pense qu'aux autres et jamais à moi!"...J'ai eu droit à ça cette année alors qu'avec cette charmante demoiselle, certes, elle fait ses devoirs seules sauf quand elle ne comprend pas, mais sinon, souvent je sortais avec elle jusqu'à sa crise ado pour faire de la photo, du vélo....alors que les autres ne voulaient pas venir :(Mais bon, ça, elle ne le voit pas!
    En début de cette année sco, j'ai dû dire non à deux de mes enfants qui voulaient participer à un concours d'équitation. Je suis fatiguée et n'ai que mon dimanche où je peux trainer un peu, donc pas envie de les emmener et de les voir concourir. ILs n'étaient pas contents, mais pas grave! Après tout, pendant deux ans, ils y ont participé à chaque fois qu'il y en avait un.
    Comme toi, j'ai essayé les cris, les pleurs et même la discussion, mais mari chéri ne comprenais pas que de l'aide fait toujours plaisir et est normal aussi de sa part, pas que de la part des enfants. A un moment donné, je faisais tout comme beaucoup , mais quand j'ai vu que pendant que je tondais, par exemple, lui faisais sa grasse matinée (il s'était couché tard:( )ou jouait à l'ordi, je lui ai dit, stop! Après tout je ne vois pas pourquoi je ferai ce que lui peut faire pendant qu'il prend du bon temps ;)Discrètement, comme il ne comprenait pas en parlant, je lui ai glissé des tâches comme les courses, les réunions parents profs, certains RDV. Mr est allergique au ménage, pour lui c'est toujours propre!

    Et quand maman craque, pleure, envoie tout le monde valsé, personne comprend! Et j'entends: "maman est en crise!" :(

    Comme toi, je crois qu'il faut aussi penser à soi, mais ce n'est pas toujours facile. Quand ils étaient en primaire, j'arrivais à prendre du temps (même une heure) pour scraper. Mais depuis qu'ils étaient tous au collège/lycée, impossible. Et encore plus depuis deux ans! J'arrive quelques fois (2 à 3 par an) à coudre, mais c'est insuffisant!
    Et là, je suis arrivée au bout du rouleau. Je n'arrive à plus rien faire ou quand je commence, je ne termine pas et ça reste un an dans les placards voir plus!
    Donc je lève un peu le pied sur l'IEF, et sur certaines choses. ET je ne fais que dormir, ou trainer sur le fauteuil. Faut d'abord que je me requinque avant d'arriver à coudre, jardiner pour le plaisir et même faire de la photo....

    On verra la suite dans les prochains mois.

    bonne journée et merci pour cet article qui montre que l'on n'est pas seule.

    bises et à bientôt

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    1. Merci pour ton témoignage Cendrillon.
      Vécu également le mari sur le canapé pendant que j'enchainais les corvées et la moutarde qui monte jusqu'au moment où j'en ai parlé avec lui en l'écoutant et où je me suis aperçue que
      1/ il avait raison... je ne savais pas m'asseoir, m'arrêter, prendre le temps de me reposer, que tout n'avait pas être fait et surtout pas tout de suite...
      2/ il ne réalisait pas que si j'agissais comme lui à certains moments rien ne serait fait...
      Finalement il y avait du bon dans nos deux réactions, il s'agissait de parvenir à un équilibre sans trop de déséquilibre du côté féminin...

      Tu as eu raison de dire stop ! On ne peut pas être partout.
      Repose-toi bien...
      Bon dimanche Cendrillon !

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