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Elie Wiesel, Le testament d'un poète juif assassiné

Le testament d'un poète juif assassiné
Présentation :
Jeune homme juif à l'esprit empli d'idéaux,  Paltiel Kossover est enthousiasmé par le communisme. Mais comment aller jusqu'au bout de ses convictions et continuer de respecter la foi transmise par son père ? Ce témoignage, il choisit de l'écrire dans la cellule où il séjourne tandis qu'il subit un interrogatoire musclé destiné à lui faire avouer sa trahison. Ce témoignage, ce sera le greffier Zupanev, l'homme qui ne savait pas rire, qui le transmettra à son fils Grisha. Dans ce roman, nous découvrons également la voix silencieuse de Grisha, celui qui écrira pour transmettre le message de paix de son père, celui qui préfèrera être muet plutôt que de trahir celui-ci...

Citations :


"Je comprenais leur bravoure, leur souverain mépris du danger, mais pas leur cruauté."
"Leur cruauté envers nous s'est retournée contre eux-mêmes. On commence par haïr et persécuter l'autre ; on finit par se haïr et s'anéantir soi-même."
" Si pour sauver l'humanité, tu penses devoir te désintéresser de tes frères, tu ne sauveras personne, tu ne te sauveras même pas toi-même.
"

Pourquoi je l'ai apprécié ? 
Différentes histoires et points de vue se succèdent dans ce roman : celui de Paltiel, le poète, mais également celui de Zupanev qui est en fait le trait d'union entre Paltiel et le véritable destinataire du testament, Grisha. C'est une particularité du roman qui peut parfois déstabiliser. Pour ma part, ce roman m'a tellement touchée, happée que je n'y ai rapidement plus prêté attention. Ce récit fourmille d'informations historiques : pogroms, première guerre mondiale, brève passage dans la révolution bolchévique, la guerre d'Espagne, montée du nazisme, seconde guerre mondiale et surtout communisme. Peu à peu confronté aux horreurs perpétrées par des hommes avides de puissance ou pétris de préjugés meurtriers, Paltiel, l'homme incapable d'être un soldat actif, s'accroche à ses espoirs d'égalité et de paix et pour cela utilise la seule arme qu'il possède : les mots et sa résistance renforcée par l'amour offert par ses parents.
Ce roman est bouleversant à plus d'un titre. Bouleversant par les faits qui y sont relatés, par les scènes parfois tendres ou cruelles. Bouleversant par l'amour qui unit ces différents hommes et le besoin de continuer à transmettre une mémoire, des valeurs. Bouleversant enfin car il appelle en nous ce que nous avons de plus profondément humain et sans jamais être une leçon moralisatrice, il nous hurle de ne pas détruire l'autre sous prétexte qu'il est différent. Au-delà de l'injustice : Paltiel sera condamné à mort pour avoir trahi le parti communiste simplement parce qu'il était juif et cela sans être parvenu à soutirer de lui un motif plus "valable" ; ce roman est un hymne à la vie, à la paix et à l'amour.

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