Accéder au contenu principal

Socialisation : Au secours ! Mon enfant est timide et/ou observateur !


socialisation enfant timide

    Nous le savons tous, une des plus grandes craintes autour de l'instruction en famille est liée à la socialisation ou plus exactement au manque de socialisation potentiel de nos enfants. Sur le blog (lien article), je vous proposais d'y réfléchir selon deux axes :
- la socialisation dans le sens "bien se comporter en société".
- la socialisation dans le sens "être en contact avec les autres".
Un bon comportement en société est avant tout appris en famille, ce ne sera de toute façon pas l'objet de ce billet.
Dans la seconde partie du billet j'évoquais le fait de rencontrer suffisamment de personnes et les besoins différerents d'une personne à une autre.

   Aujourd'hui je vous propose une réflexion autour de la timidité et du besoin d'observer. 



   Timidité et besoin d'observer ne sont pas liés à l'instruction en famille

Pourtant dès qu'une particularité se présente, dès qu'un enfant est plus en retrait, les opposants de l'instruction en famille triomphent parfois : "Tu vois bien que l'instruction en famille, ce n'est pas bien! Ton enfant sera un sauvage ! Il va rester tout seul!"
Et vous, parent aimant et inquiet, vous avez le coeur qui se serre en pensant "Et s'il avait raison?"

  D'un autre côté, on entend et on lit régulièrement des histoires d'enfants sans école qui abordent des inconnus dans la rue ou dans un lieu public, qui se font facilement des amis. Certains nouent ainsi aisément des contacts, repartant souvent avec une adresse dans la poche. C'est facile, on vous le dit : il suffit d'être sociable et votre enfant le sera ! "Ah zut, je suis timide, est-ce que je condamne mon enfant à la solitude ?" penserez-vous parfois... Pire encore une pensée insidieuse se glissera à d'autres moments : "Mais pourquoi est-ce que ça ne se passe pas comme ça avec mon enfant ? Qu'est-ce qui ne va pas chez moi? Qu'est-ce qui ne va pas dans mon éducation, mon accompagnement? Qu'est-ce qui ne va pas chez lui?"

   Et bien je vais vous faire un aveu : j'avais tellement entendu dire que c'était facile, que les enfants non scos allaient facilement vers les autres, craint également qu'elle ne soit pas "sociable" que lorsque l'une de mes filles était petite et restait en retrait, je culpabilisais, je la poussais, je m'obligeais à aller vers les autres et parfois avec des larmes dans la voix, je lui ai dit "mais pourquoi tu n'as pas demandé son adresse à cette petite fille qui s'approchait de toi?"
  Fort heureusement le temps a passé, je me suis mieux acceptée, j'ai accepté les besoins de mes enfants. De mon côté, je n'étais déjà plus la timide d'autrefois, puis j'ai compris que j'étais une observatrice. En clair j'ai besoin d'observer pour sentir si je suis à l'aise, besoin de cerner un peu la personne face à moi. C'est également le cas de mes enfants, ce n'est pas tout à fait la même chose que la timidité. On peut être timide et observateur, on peut ne pas oser et avoir besoin d'observer, mais on peut aussi être seulement timide ou observateur.

  Alors oui un certain nombre d'enfants instruits en famille vont très facilement vers les autres.

   Cependant certains enfants aiment la solitude.

D'autres sont encore en souffrance et n'y parviennent pas, pas encore. Donnons-leur le temps de se retrouver, le temps d'aller bien, que ce temps soit équivalent à quelques semaines ou quelques années.
   Certains ont besoin de temps, de temps pour aller vers l'autre. Franchement je trouve que les gens en général ne viennent pas si facilement vers nous, en règle générale on va vers ceux qui semblent assurés alors évidemment ça ne simplifie pas la vie des personnes timides et/ou observatrices. Généralement ce sera à nous de faire le premier pas, or cela ne correspond pas à notre mode de fonctionnement, nous avons besoin d'un peu de temps.

En tant que parent, donnons-leur le temps de se sentir prêt à aller vers les autres.

Lorsque mes filles étaient enfants, j'ai crée des situations de rencontre, des rencontres au sein du groupe non sco, des visites en tête à tête, plus facile pour les enfants observateurs.  Parfois, à la piscine où nous allions souvent, j'ai lutté contre ma propre timidité pour aborder des inconnus, pour que des situations d'échanges se créent. Mine de rien, ce fut un bon exercice pour moi : adolescente j'étais extrêmement timide, le théâtre m'avait beaucoup aidée, la non sco m'a encouragée à repousser encore mes limites.
A un peu plus de 40 ans, on se pose moins de questions avant de discuter avec autrui, je reste cependant une observatrice alors je comprends les enfants et les ados qui ont besoin de temps.

Pour les enfants timides et/ou observateurs, l'intervention parentale sera régulièrement nécessaire en créant des occasions ou en saisissant celles qui sont proposées. Mais à l'adolescence on ne prend plus contact avec les mamans pour mettre au point un rendez-vous jeu avec une maman rencontrée là où l'on vit ou dans un groupe non sco. On laisse les jeunes vivre leur socialisation comme ils l'entendent et si on pratique l'instruction en famille depuis longtemps, on ne se dit plus "Au secours ! Mon enfant est timide et/ou observateur !".

Commentaires

  1. J'adhère tout à fait à cette thèse !!!
    Ici aussi, i y a pléthore d'observateur(rices) et franchement, je trouve que c'est une saine attitude pour qui privilégie la relation de qualité.

    Ici aussi, on s'est interrogé lorsque les enfants ont eu besoin de jauger... Partout, on s'inquiète de cela et des gens bien intentionnés se croient toujours dans l'obligation de catastropher sur l'avenir de ces timides / réservés / observateurs (ils ne feront jamais leur place / ils sont des candidats idéaux pour les harceleurs...). La Grande était de ces enfants là... alors que dire aujourd'hui ? Que ces conseilleurs (qui sont rarement les payeurs !) se sont bien trompés.

    Billet réconfortant et qui dit encore: laissons-les vivre !!!

    Bises. Valérie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Thèse, le mot est bien choisi puisque visiblement l'ancienne timide n'a eu aucun souci pour décrocher haut la main son doctorat. ;)
      En France il est de bon ton d'être bavard, voir même parfois de ne pas laisser l'autre parler ou de ne pas comprendre son besoin d'être en retrait alors la timidité et la réserve sont rapidement jugés et dissimulés. Dans une autre culture, il sera au contraire mal vu de s'imposer et de ne pas prendre le temps... Tout est finalement relatif alors soyons fière nous aussi que nos enfants prennent le temps ! :)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire