Aujourd’hui, je vous propose une réflexion sur le fait d’aller trop vite au risque de créer des difficultés mathématiques et, pour l'éviter, je vous invite à découvrir un support pour poser des bases solides.
Tout a commencé samedi lorsque j’ai vu une petite nièce de 4
ans. Elle "s'amusait" avec un jeu de batailles où des chiens plus ou
moins grands s'opposaient, des nombres étaient indiqués pour préciser qui était
plus ou moins grand. Or, déformation professionnelle sans doute, j'ai observé
la demoiselle en question pour voir comment elle jouait. D'une part, trop contente de ce temps partagé, l'adulte
qui jouait avec elle donnait toutes les réponses ; à aucun moment la petite n'a
donc eu à chercher et réfléchir. D'autre, part, il était manifeste qu'elle ne
réalisait pas que 2 était plus petit que 4, etc. En effet, quasiment à chaque
fois qu'elle avait été un peu plus rapide à tourner la carte, elle se trompait.
Elle prenait finalement plaisir au jeu parce que l'adulte était sympa et était
ravie de jouer avec elle.
Cette petite fille n'est pas "en retard". Elle soufflera ses 4
bougies cette semaine. Elle est en petite section et à la fin de la petite
section, on attend d'un enfant qu'il compte jusqu'à 5. Le jeu est prévu à partir
de 3 ans, bien trop tôt pour la très
grande majorité des enfants car cela implique une conceptualisation
dont la majorité n'est pas encore capable.
Or justement j'ai vu bien des enfants en difficulté avec les nombres parce
qu'ils n'avaient pas compris les bases des nombres, parce qu'on avait voulu
aller beaucoup trop vite, parce que très rapidement on était passé à
l'abstraction quand l'enfant avait
besoin de "sentir", de vivre les nombres avant tout.
Les plus doués en compensation (je fais abstraction de ceux qui sont prêts à un
âge précoce) compensent pendant un temps et on peut avoir l'impression qu'ils
avancent très vite et puis, tout à coup, le questionnement fuse : comment se
fait-il qu'ils n'y parviennent plus ? On ne fait pas le recoupement avec le
problème initial de non acquisition du sens des nombres et on s'entête avec des
remédiations généralement inefficaces. Parfois même on pense à tort à une
dyscalculie.
Comme j'ai pour habitude de répéter : si on veut qu'une maison tienne, on
commence par construire des fondations solides. C'est la même chose pour de
nombreux apprentissages, le cas pour les calculs et le comptage.
Or la première règle est de donner du sens à tout ça. C'est pourquoi la
majorité des apprentissages efficaces sont des apprentissages choisis et vécus
au moment opportun.
La deuxième règle est de ne jamais oublier que c'est par nos propres
expériences constituées d'essais, d'erreurs et de réussites que nous apprenons
le mieux.
Rabâcher à un enfant que 2 est plus petit que 3 ne sert à rien s'il ne l'a pas
compris et vécu.
Les nombres en eux-mêmes sont des entités abstraites, il faut donc commencer
par des comparaisons réelles sans nombre. Du concret et uniquement du concret.
Ensuite, on passe à l’abstraction, c’est l’objet du fichier que je viens de créer qui propose trois niveaux de difficultés et, à la fin, un petit jeu coopératif (c'est tout de même plus sympathique que des jeux toujours compétitifs, non ?).
Téléchargement possible en cliquant ici (le fichier est disponible pour 4,50€).
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