L'exemple félin :
Un très joli chat blanc-gris partage ma vie. Son doux nom est Zéphyr parce qu'il est né "chaton nageur", nous voulions qu'il marche, nous lui avons choisi le nom d'un dieu du vent (mais tout ça, c'est une autre histoire).
Samedi, Zéphyr a uriné à plusieurs reprises dans la maison : un sac à dos isotherme-coccinelle n'y a pas survécu, une paire de chaussures qui baillait (comprendre semelle/partie fermée trouée) a rejoint la poubelle, le panier king size si moelleux des chiens (même si souvent squatté par un chat ou même un enfant ;)) a gagné sa survie grâce au jus de citron et un lavage machine rapide.
Trois pipis intempestifs pour un chat normalement propre.
Fallait-il le punir et si oui, comment ?
Mettre le nez dans son pipi par exemple ? Qu'en aurait-il résulté ? Le chat aurait été très stressé, le risque aurait été un nouveau pipi, peut-être plus difficile à découvrir. Très certainement aussi une méfiance accrue envers l'humain.
Mon choix fut différent : j'ai cherché à comprendre.
Zéphyr est un chat ultra-sensible. Tout d'abord c'est un chat et les chats sont des êtres très sensibles. De plus, son handicap (même s'il marche, le syndrome du chaton nageur a laissé des traces), son histoire (le moindre évènement perturbant s'ancre en lui et toutes les fois où notre border collie a voulu jouer avec lui l'ont effrayé) l'ont rendu particulièrement vigilant.
Samedi, mon z'amoureux a creusé une porte dans un mur. Des coups de marteau répétitifs, des coups qui ont provoqué des vibrations dans la maison, des bruits forts et saccadés, des odeurs légères (tout était calfeutré) mais présentes de mur qui tombent. Bien trop à gérer pour un matou délicat.
De mon côté, j'avais laissé l'accès à des cachettes, mais je n'avais pas anticipé le besoin de caresses, de mots doux et de Féliway.
Et l'enfant dans tout ça ?
L'enfant est un être sensible. S'il l'est particulièrement, il peut avoir une réaction qui semble inappropriée. Il urinera rarement où il ne faut pas- et encore, cela arrive ou bien un enfant peut faire pipi au lit ou pipi sur lui.
Comprendre.
Que s'est-il passé ? Pourquoi hurle-t-il ? Pourquoi jette-t-il ses jouets ?
Bien des causes peuvent expliquer une même attitude. Aujourd'hui, je vous propose de réfléchir seulement au "trop plein".
Trop plein à mettre en parallèle avec la capacité à gérer ce qui l'entoure : nouvelle situation, sens trop sollicité (plus particulièrement vrai chez les hypersensoriels).
Parfois, il suffit d'anticiper, d'expliquer une situation qui va se produire, de voir comment gérer au mieux. Par exemple, lors de travaux bruyants, trouver un lieu paisible ailleurs ou bien si le bruit est plus court et qu'il n'y a pas cette possibilité, voir où et comment limiter l'impact de ce bruit.
Anticiper ne suffit pas toujours.
Le parent n'est alors pas responsable, pas plus que l'enfant... Car il est indispensable de comprendre que même si l'enfant hurle et/ou jette ; après l'effondrement émotionnel (car dans les situations de surcharge c'est bien de cela qu'il est question, c'est particulièrement vrai chez le petit enfant et la personne autiste), après l'effondrement donc, le sentiment de culpabilité, la honte et le regret sont très souvent au rendez-vous.
S'il y a punition en plus, que ressent la personne concernée ?
Elle n'apprend pas à gérer, à anticiper ce qui l'a perturbée.
Elle apprend qu'elle a un mauvais comportement.
Elle croit qu'elle est "nulle" et mérite d'être punie.
Elle se sent plus minable encore.
La fois suivante, l'effondrement émotionnel surviendra plus vite.
La crise sera peut-être plus forte.
L'escalade est lancée...
Et si on comprenait au lieu de punir ?
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