Accéder au contenu principal

Zèbre ou pas, et si on leur donnait le temps de grandir ?

Derrière ce tronc, un lionceau.
Est-il déjà prêt à chasser seul ? A défendre sa vie ?
Bien sûr que non...

Nous sommes les seuls êtres vivants à parfois limiter nos petits ou à nous extasier d'exploits pas forcément profitables pour eux...

Exemples de limites

  • Enfant, on disait de lui qu'il souffrait d'un TDA (trouble du déficit de l'attention) avec hyperactivité, certains adultes lui ont expliqué qu'il peinerait toujours à se concentrer. Il est devenu ingénieur...
  • Il y a peu encore, on s'inquiétait de son retard de langage. Agée de 9 ans, elle entre en CM2 international...  
  • Dyspraxique, on lui a dit d'étaler son année sur deux ans, elle a réussi avec mention en une année... 
  • Dyslexique, il est devenu professeur de français.
Qui peut savoir jusqu'où ira un enfant ?

 Des "exploits"

Pour ma part, je ne m'extasie pas devant les "enfants prodiges". Je m'inquiète.
Véritable volonté de l'enfant ou enfant "poussé" ? Pensons à Mozart... Difficile de savoir s'il aurait choisi seul cette voie ou bien si le désir de réussite de son père a choisi pour lui...
Souvent on lit : "mon enfant est ravi". C'est probable... C'est très valorisant d'exceller et d'être sous les lumières... d'être vu comme un génie...
Quand il s'agit d'un domaine artistique, on admire, c'est un peu comme si une main divine (qu'on soit croyant ou non) avait éclairé cet enfant-là. Moi comme les autres, je suis inquiète, mais plus ou moins fascinée.
Comment savoir ce qui est bon pour cet enfant né artiste ? Créer est certainement vital pour lui...

Et puis, il y a les résultats exceptionnels aux examens et là je suis plus dubitative...
Hier, j'ai appris qu'un petit garçon de 8 ans avait obtenu l'équivalent du bac en Belgique...
Il est heureux, fier de lui.

Et demain ? Où ira-t-il demain ?
Il a 8 ans.
Il est trop petit pour y avoir pensé...
Il y a quelques années, j'avais regardé un documentaire sur de jeunes prodiges ayant obtenu très tôt des examens... Quasiment tous le regrettaient... Ils étaient nombreux à parler de la pression vécue ensuite... On attendait d'eux toujours plus... Pas forcément leurs parents, mais les gens rencontrés... Certains avaient eu le sentiment de devenir des singes savants... Nombreux étaient ceux à avoir traversé une crise existentielle...

Comme l'a très justement remarqué ma zébrette de 17 ans : quand aura-t-il le temps de se construire ? de rêver à son futur ?
Pour ma part, je refusais que mes filles envisagent le bac avant 15 ans, l'idéal étant 16, l'âge où L. a choisi de passer le bac et où elle l'a obtenu.
L'ennui ? Il est souvent avancé pour expliquer ce passage précoce. Il est pourtant possible de lutter contre l'ennui d'une autre façon - au passage le bac a été un ennui terrible ici ! Après des années d'apprentissages bonheur, d'explorations variées, le bachotage pour le bac a été vécu comme "la seule année d'IEF" pénible... -
L'ennui est là parce que l'enfant manque d'approfondissementS. Offrons leur plus de matière. Laissons-les cultiver leur esprit. Laissons-les explorer encore et encore. Prendre le temps de se découvrir, de se connaître, de choisir où ils veulent aller.

Merci d'avoir lu cet article et à très bientôt !

Découvrez ici notre fichier de 16 pages sur les enfants et ados à haut potentiel. 
Vous cherchez des outils alternatifs, positifs et innovants ?
  

Commentaires

  1. Je suis bien d'accord, laissons leur le temps de grandir, de se construire et de découvrir / approfondir ce dont ils ont envie / besoin.
    Avancer plus vite scolairement : pourquoi pas ? Ma dernière a couvert le programme de CP alors qu'elle devrait y rentrer en septembre, c'était à sa demande, et essentiellement par le jeu et la manipulation. Peut-être prendra-t-elle plus d'avance par le suite, les programmes sont tellement redondants... mais je ne vois pas l'intérêt de les lancer dans le monde des adultes trop top...
    Il n'y a pas que l'aspect "scolaire", elle fait beaucoup d'autres choses, et sa principale occupation très sérieuse est de jouer... c'est sérieux de jouer : elle est concentrée et pleinement immergée par son jeu ; elle crée, invente, innove... alors, je la laisse jouer ;)
    Par ma modeste expérience, j'ai remarqué qu'un petit zèbre qui n'investit que la sphère intellectuelle est un petit zèbre anxieux
    Myhal

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Désolée pas vu avant cette réponse ! L'enfant peut d'ailleurs accélérer et ralentir à sa demande. De plus comme toi, je pense important de sortir de cette zone cérébrale , un cerveau qui "pense trop" peut finir par tourner en boucle. Il restera alors une alternative "s'abrutir de travail" en grandissant en courant le risque de passer à côté des autres ou de terminer avec un burn out. Aussi dès l'enfance, il me semble important d'apprendre à se poser, à comprendre qu'il existe une vie en dehors du cerveau.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire