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Etre bienveillant lorsque l'enfant est hypersensible

Enfant hypersensible, il est autiste, zébré (à haut potentiel) ou hyprasensible et/ou il a vécu des moments peu évidents.
Ses besoins semblent parfois ne jamais avoir de fin. Comment être bienveillant avec lui

Etre bienveillant avec un enfant hypersensible

Tout d'abord, il importe de prendre conscience et ne pas oublier qu'un enfant hyper-demandeur, inquiet, hypersensible est ainsi pour des raisons avant tout physiologiques et non psychologiques comme on l'entend encore trop souvent.

 Des raisons physiologiques

Différentes hypothèses sont avancées pour expliquer ce mode de fonctionnement. En voici quelques unes :

Amygdale sur-développée

Il est ainsi question d'une amygdale sur-développée. Or l'amygdale est une partie du cerveau utile pour éviter les dangers, il s'agit d'une zone d'alerte. Comment, dans cette situation, ne pas être en état de veille permanente ? Or, être en état de veille permanente est d'une part épuisant et d'autre part suppose de percevoir plus de détails que les autres. Ces détails pouvant être compris comme des messages d'alerte...

Déséquilibre hormonal

Différentes hormones pourraient être en cause, soit parce que secrétées en excès, soit insuffisamment secrétées.
De plus, l'adolescence est une période particulièrement sensible puisque le corps connait un brusque afflux d'hormones et un déséquilibre hormonal passager. Les hypersensibles adolescents sont donc plus vulnérables encore !

Un problème de neurotransmetteur

La sérotonine est également mise en cause. En effet, ce neurotransmetteur est un régulateur de l'humeur. Lien ici.

Le monde en macro détails

L'enfant né hypersensible est ainsi depuis sa naissance. Depuis toujours les changements l'inquiètent.
Bébé aux besoins intenses, il pouvait pleurer facilement, avoir besoin souvent d'être porté ou, au contraire, supporter difficilement les contacts physiques.

Depuis toujours, il perçoit le monde en macro-détails.
Il voit des choses que beaucoup ne voient pas, il entend davantage, il sent plus d'odeurs, a un sens du toucher et un sens gustatif prononcés. Plus ses sens sont hyper développés, plus les 5 sens sont concernés (certains développent une hyper-sensorialité  dans un ou plusieurs domaines sans que ce soit systématique pour les 5), plus il est assailli d'informations.
Il est ainsi en situation de surcharge sensorielle.

Or, que font les centrales assaillies d'informations ? Elles buguent ! Comment dans ces conditions, ne pas comprendre que l'hypersensible se sente trop souvent dépassé ?

De plus, un certain nombre d'hypersensibles attachés aux mots et à leurs nuances peuvent se sentir troublés si le mot juste n'est pas employé ou, pire, s'ils ont le sentiment de vivre une situation d'injustice

L'enfant anxieux pour des raisons psychologiques

Certains enfants n'étaient pas anxieux et le sont devenus en raison d'un passé difficile. leur mode "alerte" s'est développé. Ils sont sur le qui-vive. 
Le temps, l'amour, l'attention, la possibilité de faire confiance seront les meilleurs alliés pour les aider à aller mieux.

Et le parent qui crée une angoisse chez son enfant, ça existe ?

Si le parent répète sans arrêt "attention", s'il empêche l'enfant de prendre des initiatives, s'il lui répète qu'il ne peut pas y parvenir, l'enfant peut devenir plus anxieux. 
Parfois à vouloir le meilleur pour son enfant, à souhaiter le protéger, on lui rogne les ailes sans le vouloir.
Si c'est le cas, inutile de passer son temps à se le reprocher. Ce qui a été fait ne peut plus être changé, en revanche il est possible de changer votre attitude et encourager l'enfant. Rassurez votre moi intérieur, ayez confiance en vous et en votre enfant. 
Les oisillons grandissent et quittent le nid. ☺
Gardez-vous pourtant de juger un parent que vous connaissez en imaginant qu'il agit ainsi : connaissez-vous vraiment l'enfant concerné? Et si ses besoins étaient différents ?

Quelques conseils

  • Comme expliqué ici, prenons soin de nous
  • Donnons du temps à l'enfant.
  • Optons pour une alimentation équilibrée, un apport suffisant en magnésium et tryptophane (acide aminé) 
  • Invitons-le à exprimer ses émotions afin d'éviter le ressassement et le renfermement sur soi-même. Attention tout de même de ne pas le laisser glisser dans le besoin de ressasser encore et encore.
  • Invitons-le à se relaxer : la relaxation est utile à court terme, mais également à plus long terme car elle permet de sortir de la zone d'alerte.
  • Ponctuellement des fleurs de Bach bien ciblées peuvent apporter un soutien à certains hypersensibles.
  • Pour cela, invitons-le à prendre du recul, à analyser la situation, soit en imaginant un scénario catastrophe et en réfléchissant aux probabilités qu'il se produise, soit en en modifiant son angle de vue (il ne vit plus la scène, il l'observe).  
  • Encourageons-le également à remplacer ses pensées envahissantes par des phrases/des idées positives. Plus les sens sont développés, plus les expériences négatives ont été mémorisées (et c'est en particulier le cas pour les jeunes à la mémoire exceptionnelle), plus ce changement sera long. Dans un premier temps, l'aide extérieure sera donc utile (proche ou professionnel spécialisé dans les profils particuliers afin d'éviter la conclusion psy qui ne le concerne pas). 
  • Une fois encore, armons-nous de patience. Parfois celle-ci vient à manquer, les mots malheureux avec ces enfants- surtout s'ils ont une mémoire exceptionnelle- sont douloureux pour l'hypersensible et risqués pour le parent, l'enseignant car la confiance de l'hypersensible s'émousse très vite... Dans la mesure du possible, exprimons notre fatigue loin de l'enfant et si les mots se sont échappés, ne cherchons pas à fuir, évoquons notre fatigue, rappelons notre confiance et les qualités de l'hypersensible. 
  •  Sachons dire stop avec bienveillance (pour cela, faisons appel à l'amour universel et l'amour pour lui qui est en nous, sourions intérieurement), changeons de sujet, tournons-nous vers un intérêt de l'hypersensible. 
  • N'oublions pas : avoir/être en contact avec un enfant aux besoins exceptionnels, c'est se surpasser. ☺
  • Bon courage à tous les supers accompagnants et, en particulier, aux supers parents ! 

Commentaires

  1. Ah ah ah ! Tellement juste !
    Je vais regarder ces pistes de ce pas ! Je suis un parent hypersensible avec un enfant hypersensible (aux besoins intenses... mais je pense que je l'étais aussi, je me suis juste "résignée").

    Merci Isa

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    1. De rien Nairo :) De mon côté, je ne me suis pas résignée... Par contre, j'ai appris à mieux gérer et apprendre mes limites. Bon accompagnement ! Pas simple lorsque les deux sont hypersensibles !

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  2. Justement, je viens de vivre une belle manifestation de l'hypersensibilité de mon petit bonhomme de 4 ans... Son hypersensibilité sensorielle ne fait aucun doute... mais elle se doute d'autres aspects plus subtils que je n'anticipe pas toujours... Trop d'interactions sociales par exemple et il est perdu, et devient une cocotte minute... qui aujourd'hui a explosé (et il est en instruction en famille! Je comprends désormais mieux son malaise à l'école quand il y allait...)
    En tout cas je prends note de ces quelques pistes... notamment pour le magnesium, je n'y pense jamais! ;-)

    Etre un parent hypersensible, d'un enfant hypersensible... en restant dans la bienveillance, c'est un vrai défi quotidien! ^^

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    1. Les interactions sociales, ça signifie un certain nombre de facteurs à gérer : les relations bien sûr et à 4 ans, pas toujours simple de savoir ce qu'il faut faire; mais aussi des odeurs, des bruits, des émotions perçues et parfois contaminantes pour l'hypersensible-antenne...
      N'hésite pas à lui demander de s'éloigner quelques minutes, ça suffit parfois pour faire redescendre la pression car ainsi il n'est plus multi-assailli. :)

      Quant à ta conclusion, tout à fait d'accord !
      Bon défi quotidien !

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  3. Merci ++
    Cela fait toujours plaisir de vous lire.
    Je connais bien mon atypique, mais parfois on se sent quand même parfois très seule et même jugée quand les professeurs ou coach sportifs ont du mal avec mon numéro 3.
    Et pourtant ce n 'est pas faute d 'expliquer et donner des pistes.

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    1. Merci pour votre retour et bon courage à vous et votre atypique <3

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  4. INSENSIBLE, DUR, FÉROCE !

    Posez la question-test au premier bipède commun que vous croiserez : “Êtes-vous une personne sensible ou insensible” ?

    A coup sûr vous obtiendrez la réponse suivante sur un ton presque offensé tant cette idée lui semblera aller de soi : “Oh moi je suis quelqu’un de très sensible !” Voire : “Je suis à fleur de peau ! ”

    Ces clones humains se disent tous “sensibles”, c’est invariable. Ils associent même leurs pleurnicheries de castrés et de frileux à leur émotivité de caniches. La flamme, la virilité, la hauteur leur fait tellement peur qu’ils préfèrent se réfugier dans cette attitude tiède et molle rassurante, conforme aux critères instaurés par les émasculés, les féministes, les poltrons et autres professionnels du nivellement par le bas de la pensée ambiante. Si bien que tout ce qui est grand, fort, lumineux les scandalise.

    Moi je suis haut, fracassant, éclatant. Ce qui effraye ces bêlants.

    Tout ce qui tremble, pâlit, gémit a mon mépris. Je foudroie d’un seul regard ce qui est insipide, terne, petit. D’une gifle magistrale je pulvérise l’insignifiance. Par un rire retentissant j’ébranle toute statuette d’argile. J’écrase ce qui ne dépasse pas mon front, piétine ce qui rampe au ras de mes semelles, crache sur ce qui gît en bas.

    Et fait résonner vers le ciel infini mon rire sonore et puissant.

    Je suis insensible aux larmoiements des limaces humaines, insensible à leurs modes de “roseaux pansés”, insensible aux moeurs flasques de ces gastéropodes, éternels épilés... Ces mollassons sont si fragiles qu'ils versent leurs larmichettes à la moindre pluie s'abattant sur leur monde de mollusques... A force de chialer pour un "couic !", pour un "bong !", ils sont devenus d’intarissables baveux.

    Moi je suis dur, je suis sans pitié, je suis plein de roc, je suis tout de feu, je suis un iceberg, je suis un volcan, je suis terrible, je suis un tonnerre, je suis un orage d’éclairs tranchants et d’acier trempé !

    Je suis insensible, cinglant, plein de morgue.

    Je ne suis pas rose, je ne suis pas tendre, je ne suis pas douillet, pas timide, pas efféminé, je suis un diamant blanc, sec, brillant, je suis un astre incendiaire, rouge, moqueur, je suis un lion à la gueule ouverte, à la crinière enflammée et au rugissement glaçant !

    Et vous qui avez peur de sortir de vos étables, vous restez des mangeurs de foin.

    Raphaël Zacharie de IZARRA

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