Accéder au contenu principal

Apprend-t-on par peur ou par désir d'apprendre ?

 pourquoi apprendre
Au sommaire
Pourquoi apprend-t-on ?
Pourquoi instruit-on ?
Pourquoi accompagner un enfant ?
La Peur ou le Désir d'apprendre 


Pourquoi apprend-t-on ?


Est-ce que nous apprenons pour nous ou pour les autres ?
Apprend-t-on parce que l'autre nous impose de retenir quelque chose ? Parce qu'on nous dit et nous répète que c'est important ?
Parce qu'on nous menace de sanctions (punitions ou mauvais résultats) ?
Que retient-on d'un apprentissage imposé ?
Que retient-on d'un apprentissage imposé et qui ne fait pas sens pour nous ? 
Est-ce qu'alors nous apprenons ou bien est-ce que nous répétons ce qu'on nous a répété encore et encore ?
Est-ce que cette mémorisation mécanique reste active ?
Qu'avez-vous retenu de ces dates qu'on vous a imposé d'apprendre ? Qu'avez-vous retenu de ces règles à rallonge ?

 

Pourquoi instruit-on ? 


Etes-vous animés par une vocation ? Un désir de partager vos connaissances ? Un désir d'élargir un horizon ? D'ouvrir des perspectives ?
Pensez-vous qu'il est important d'apprendre à lire, d'avoir des bases solides pour construire un avenir? 
Souhaitez-vous offrir toutes les chances de choisir son avenir à l'enfant qui vous fait face ? 
Instruire : (2 premières définitions copiées à partir d'ici).
1/ Former l'esprit, la personnalité de quelqu'un par une somme de connaissances liées à l'expérience, à la vie, aux évènements.
2/ Communiquer un ensemble de connaissances théoriques ou pratiques liées à l'enseignement, à l'étude.
3/ Informer quelqu'un de quelque chose. 

Souhaitez-vous "façonner" un esprit ou le laisser libre ?  Souhaitez-vous avant tout l'informer ? lui permettre de grandir ? 
Quel est le meilleur moyen de parvenir à ce qui importe pour vous ? Pour lui, l'apprenant ? 

 

Pourquoi accompagner un enfant ?

Et si finalement il s'agissait avant tout d'accompagnement, de ne pas se placer en instructeur, mais en accompagnateur. 
L'idée n'est alors pas de choisir pour l'enfant, mais de chercher ce qui vous semble important de partager, de lui permettre de développer ses connaissances et compétences. 
Et si accompagner l'enfant, c'était aussi et surtout l'aider à avancer sur le chemin qu'il choisit? De l'aider à découvrir les informations qui lui manquent, d'accompagner son désir d'apprendre. 

Et si accompagner l'enfant c'était aussi composer avec la peur, la peur de se tromper, la peur de ne pas faire assez, de faire trop.
Et si accompagner, c'était apprendre... Apprendre à croire en l'enfant, apprendre à croire en soi. 

La Peur ou le Désir d'apprendre


Trop souvent la peur est liée aux apprentissages...
A l'école on pousse avant tout l'enfant à apprendre par peur des mauvaises notes ou pire d'un redoublement... "Mais non, ce n'est pas ça" diront certains... Et ce sera vrai, la peur des mauvaises notes n'est pas le seul moteur, certains enseignants donnent beaucoup d'eux-mêmes pour essayer de motiver les apprentissages, pour s'efforcer d'accompagner les enfants. Mais tant qu'une évaluation sera présente, tant qu'un redoublement sera envisagé, la peur sera là.
Or la peur est-elle ce qui nous fait agir ? 

La peur paralyse souvent... Elle peut affecter le parent qui craint de ne pas faire assez, elle peut affecter l'enseignant qui se trouve face à une classe ne répondant pas à ses attentes. La peur s'assortit souvent d'attentes... d'attentes envers soi, d'attentes envers l'autre... car lorsque le parent ou l'enseignant craint de ne pas être à la hauteur, il craint aussi que l'enfant ne le soit pas... Moi aussi j'ai eu peur... Peur d'un rapport négatif, peur que mes filles ne soient pas assez instruites. Aujourd'hui la peur est partie puisque l'expérience et le temps m'ont rassurée... que de temps perdu pourtant à avoir peur... que de peurs communiquées malgré moi... 

La peur peut aussi nous pousser à chercher davantage me direz-vous, peut-être, mais n'est-ce pas plus encore le désir de s'améliorer qui nous conduit dans cette direction ? 

La peur de se tromper ne devrait pas habiter l'enfant... Elle trouble les apprentissages, une partie de ses pensées est mobilisée par la peur, bien plus encore s'il est perfectionniste.

Or en réalité quelle est la principale motivation qui nous permet d'apprendre ?
Est-ce la Peur ou bien le Désir d'en savoir plus sur tel ou tel sujet ? 
Après l'enfant crispé, concentré, contracté sur ce qu'il doit retenir, observons maintenant l'enfant motivé, intrigué, l'enfant qui mobilise toutes ses facultés pour découvrir, savoir, apprendre.
Qui retiendra le mieux ce qu'il aura appris ? 
Qui le fera librement et avec bonheur ?

Commentaires

  1. Superbe article, il me parle... Merci à toi

    RépondreSupprimer
  2. Très bon article qui me parle également !

    Ce matin, je cherchais des informations sur Alexandre le Grand et je suis tombée sur une "démarche" d'apprentissage à l'intention des enseignants (je ne me souviens de quelle académie il s'agissait). Très rapidement dans le document, on y parlait d'évaluations, de notes... J'ai eu un pincement au coeur en pensant aux élèves à qui on servirait cette soupe avec pour seul objectif de les "évaluer" encore et toujours. Alexandre le Grand ne peut pas être du plaisir, juste une note !

    Ces élèves passeront leur vie scolaire la peur au ventre en passant à côté de cette vraie envie d'apprendre, de chercher, d'aller plus loin.

    Rien de tout cela ne se produirait ni maintenant, ni probablement plus tard. Quel gâchis tout de même !

    Avoir peur d'apprendre me semble tellement triste. Nous pourrions fabriquer des générations d'écoliers en réussite, curieux, enthousiastes et nous fabriquons de futurs adultes qui se cultivent à minima.

    On a beau répété qu'en IEF par exemple, il n'est pas nécessaire d'avoir des notes, ni de passer son temps à recopier, à rédiger sur tout et pour tout mais ça reste quelque chose de "lunaire" presque. Dommage...

    Bonne journée. Valérie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ton passage Valérie.
      Moi aussi trop souvent je lis "évaluation" après un apprentissage quelconque comme s'il fallait nécessairement évaluer pour s'assurer que tout est retenu... Le plus triste dans tout ça c'est que quelques temps après l'évaluation imposée l'apprentissage s'envole très souvent... Alors à quoi servait-elle cette évaluation ? A rassurer sur le moment ?

      Je n'ai jamais cherché à évaluer... Je n'ai pas imposé de contrôle de connaissances, je me suis même refusée à leur imposer des révisions pour les contrôles (et pour cause j'ai toujours refusé les tests ;)) et pourtant les connaissances sont là, durables... parce que les apprentissages n'ont pas été en surface, parce que ce sont des apprentissages choisis.

      Compliqué à comprendre pour qui ne pratique pas...

      Pourtant en ce moment je lis, je découvre des écoles alternatives, hélas trop souvent il y a encore des évaluations, mais certains s'en émancipent... souhaitons que cela dure.

      Pourtant si je pense à la cuisine par exemple, on n'évalue pas quelqu'un qui apprend à cuisiner (en dehors d'une école) et pourtant la personne apprend à cuisiner... Elle se trompe comme celle qui est évaluée, elle tâtonne et elle retient de ses essais-erreurs-réussites.
      Pourquoi imaginer que certains apprentissages peuvent être réalisés sans évaluation et ne pas réaliser qu'ils pourraient tous l'être ?
      Bonne fin de semaine.

      Supprimer
  3. Très intéressante réflexion, qui montre malheureusement un aspect très français des apprentissages. Oh je sais qu'ils sont nombreux les pays à mettre en avant les évaluations, mais je sais aussi que dans le système américain, la notion de fierté est très importante au sein de la classe. On apprend pour être fier de soi (ou de son groupe). Ce n'est toujours pas le meilleur moteur, mais je trouve ça tellement mieux que d'apprendre par peur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et pourtant ce n'est pas valable dans toutes les écoles... Actuellement je lis un livre sur la pédagogie Montessori et les évaluations ont lieu seulement à la fin du primaire... pas persuadée que ce soit nécessaire mais au moins l'enfant commence à se construire avant d'être jugé...
      Bonne journée Ursula !

      Supprimer

Enregistrer un commentaire